mercredi 30 mars 2011

Puisque c'est ça la vie de Michèle Lajoux

Il y a peu de temps, j'ai lu Le Guetteur du midi de la même auteure, un roman historique se déroulant dans la ville de Laon. Comme il m'avait bien plu, j'ai cherché d'autres livres de Michèle Lajoux et je me suis procuré son deuxième roman : Puisque c'est ça la vie, se situant aussi à Laon mais d'un thème complètement différent : la maternité et l'enfance malmenée
Je suis restée quelques temps à me demander combien ce roman m'avait plu et je crois bien que je n'ai pas encore la réponse ... Peut-être m'apparaitra-elle durant ma chronique.


 Détails du livre
  • Broché: 288 pages
  • Editeur : Le Cherche Midi (5 novembre 2009)
  • Collection : Romans
  • ISBN-13: 978-2749116013
Quatrième de couverture

Le drame est dans le quotidien et la banalité. Une mère hostile, un père soumis, un grand-père exhibitionniste et avide de respectabilité, la loi du silence des femmes, une démarche initiatique pour entrer dans la vie. Puisque c'est ça la vie est le récit à vif des vingt premières années de la narratrice au cours des années 1960 dans un milieu petit-bourgeois d'une préfecture de province du Nord de la France, un témoignage annonciateur des libérations de la fin du siècle dernier. Ceux qui les ont vécues y retrouveront le non-dit et le poids des tabous de l'époque, les plus jeunes y découvriront les fêlures de la fin des Trente Glorieuses. Un texte au burin, impitoyable. Une leçon pour rester debout. Puisque c'est ça la vie est le deuxième livre de Michèle Lajoux.

Un extrait

Angeline s'étonne et se dit que le ciel se joue malicieusement des attentes des parents, il embrouille tout avec ses mélanges hasardeux. Elle a entendu les adultes parler de chromosomes, ce doit être comme les pastilles de gouache avec lesquelles elle peint les personnages des albums à colorier. Pourtant, les chromosomes doivent s'associer de manière différente, leurs appariements sont plus imprévisibles que les mélanges de couleurs. Paulette est blonde , yeux bleus, cheveux raides, elle pourrait être la mère d'Angeline, elle n'est que sa marraine, Anne serait mieux accordée au physique d'Irène. En fait, Anne a pris tout le physique de son père comme Angeline se calque sur celui du sien. Aucun mélange susceptible d'atténuer les caractéristiques physiques, comme en peinture où le rouge et le blanc donnent le rose, le bleu et le jaune, le vert le jaune et le rouge, l'orange. Le sort se moque des mères, les naissances arrivent comme ça, sans qu'on les désire déjà, et les enfants ne sont pas ceux que leurs parents attendent. Paulette adore son bébé tout brun aux doux cheveux frisés, mais elle aurait préféré qu'il naisse plus tard, qu'il lui laisse le temps de revenir vivre auprès de sa mère, quelques mois seulement, les quelques mois nécessaires à son mari pour obtenir sa mutation.
Angeline se pose souvent la question, pourquoi n'est-elle pas telle que l'aurait souhaité sa mère, brune et garçon, puisque sa mère n'aime pas les filles, puisqu'elle déteste la fade teinte blonde de ses cheveux. Le destin est un démon qui s'est amusé à contrarier ses vœux.

Mon avis

J'aime beaucoup la couverture du livre. Le contraste du rose de la police d'écriture avec le gris de la photo et la petite fille (qui pourrait être moi à son âge) dans le coin formé par deux murs de briques.

J'ai beaucoup été marquée par ce livre, de par mon enfance (pendant 9 mois, je me suis appelée Jérôme) mais aussi de par le fait que je suis maman maintenant. Cependant, certaines choses dans ce livre, même si elles sont vraies sonnent faux dans la tête d'une petite fille de 3 ans.
En effet, l'auteur a bâti son livre comme une narration, faisant d'Angeline la narratrice. Mais qu'a donc à raconter un bébé de quelques mois ... 

Passé outre ce léger problème (et il faut penses que le bébé finit toujours par grandir), on retrouve l'ambiance ouvrière de la fin des années 60 où les sujets étaient traités différemment qu'aujourd'hui : les abus sexuels sur enfant, la contraception, la belle-famille, la guerre ou encore l'homosexualité

Ce roman est une suite chronologique d'évènements dont Angeline est le témoin. 
Le style de l'auteure est froid, distant, comme si elle racontait les faits à propos d'une étrangère, faisant encore plus ressortir la solitude d'Angeline, de plus en plus résolue à son sort. Ce même style monocorde montre comment cette même Angeline accepte la culpabilité, comme si, il n'y avait que ça à faire.
Jusqu'à son entrée à l'internat, elle subit sa vie, sa mère, sa famille. Elle voudrait parfois (souvent ?) ne pas être née. D'ailleurs, elle adore jouer à ne pas être née. 

Le jour où elle aura été oubliée une fois de trop, elle se rebellera (un peu) mais malgré cela et bien qu'elle ait d'autres options, elle essaiera jusqu'au bout du livre de se faire aimer par sa mère, alors que, nous, spectateurs extérieurs, nous voyons que c'est une tache impossible.

Finalement, je crois que j'ai beaucoup aimé ce livre :)

lundi 28 mars 2011

La sorcière de la rue Mouffetard et autres contes de la rue Broca de Pierre Gripari

Devant faire la lecture à l'un de mes bout'choux lors d'une séance d'ostéopathie, j'ai tiré ce recueil de contes de ma PAL. Ensuite j'ai du tout reprendre pour les autres.
Je ne le connaissais pas du tout et il a enchanté mes enfants. Il faut dire que souvent je transposais leurs prénoms à la place de ceux des petits héros du livre.
Mes deux grands qui sont très souvent comme chiens et chats se sont retrouvés en lieu et place de Bachir et de Sonia, Bachir allant sauver Sonia des griffes de la sorcière ... Pour sûr, ça les a fait bisquer ^^


Détails du livre
  • Illustration : Puig Rosado
  • Poche: 151 pages
  • Editeur : Gallimard Jeunesse (1997)
  • Collection : Folio Junior ed Sp 2
  • ISBN-13: 978-2070513307
 Quatrième de couverture

Il était une fois la ville de Paris. Il était une fois un café kabyle. Il était une fois un monsieur Pierre. Il était une fois un petit garçon nommé Bachir. Il était une fois une petite fille, une sorcière du placard aux balais, un géant aux chaussettes rouges, une paire de chaussures amoureuses, une poupée voyageuse, une fée du robinet... La rue Broca n'est assurément pas une rue comme les autres.

Un extrait

Et cette nuit-là, pendant que tous dormaient, papa, maman, Bachir et ses grandes soeurs, Scoubidou, dans son coin, se mit à chanter à mi-voix : 
Papa veut un vélo
Un tout petit vélo
Comme un poil de chameau
Avec deux roues
Poil de hibou
Avec une selle
Poil d'hirondelle
Avec des freins
Poil de lapin
Avec un phare
Poil de homard
Et une sonnette
Poil de crevette
C'est pour Bachir
Poil de tapir !
Pendant toute la nuit, elle chanta cette chanson magique. Au petit jour, elle s'arrêta, car la magie était finie.

Mon avis

Dans le préface, qui existe parce que nous, grandes personnes, ne comprenons pas tout (contrairement aux enfants) et qu'il faut tout nous expliquer, on peut lire comment Pierre Gripari a inventé ses contes : "Les histoires qu’il contient ne sont pas de monsieur Pierre tout seul. Elles ont été improvisées par lui, avec la collaboration de son public, et ceux qui n’ont jamais créé dans ces conditions imagineront difficilement tout ce que les enfants peuvent apporter d’idées concrètes, de trouvailles poétiques et même de situations dramatiques, d’une audace quelquefois surprenante."

On retrouve dans ce recueil 7 contes : 
  - La sorcière de la rue Mouffetard : on y découvre une recette toute simple pour devenir jeune et jolie. A tester immédiatement ;)
- Le géant aux chaussettes rouges : Un conte un peu trop long à mon goût mais que mes enfants ont beaucoup aimé.
- La paire de chaussures : Comment faire quand on est deux chaussures amoureuses et qu'on ne fait que se croiser à chaque pas.
- Scoubidou, la poupée qui sait tout : Un de mes contes préférés. Une mention spéciale pour le requin : "A Paris ? Et puis quoi, encore ? Je ne reçois pas d'ordres de ma nourriture !"
- Histoire de Lustucru : Comme si vous pensiez tout savoir sur cette histoire
- La fée du robinet : Une reprise du conte "les Fées"de Perrault "légèrement" modifié
- La sorcière de placard aux balais : une histoire où il faut éviter de dire : 
Sorcière, sorcière
Prends garde à ton derrière

J'ai aimé ce petit recueil, mais je pense que cela fonctionne encore mieux avec les enfants ! Parfois, et ça dépendait des contes, j'ai eu un peu de mal à le lire à voix haute, je buttais sur les mots, question de style je pense...

Ce livre compte pour un point dans les deux challenges : The Big Challenge Livraddict 2011 (4/40) et Les Baby-Challenges Livraddict (11/20)

vendredi 25 mars 2011

Le chat assassin, le retour de Anne Fine

Après m'être bidonnée avec le journal d'un chat assassin, je n'ai pu faire autrement que de lire la suite. Malheureusement, j'ai trouvé cette suite un ton en dessous que le premier opus, à moins que ce ne soit le charme de la découverte qui ait été rompu. Ne vous y trompez pas, j'ai toutefois apprécié ma lecture, mais moins que le premier tome.


Détail du produit

  • Titre VO : The Diary of a killer cat
  • Traduction : Véronique Haïtse
  • Illustrations : Véronique Deiss
  • Poche: 69 pages
  • Editeur : L'Ecole des Loisirs (12 janvier 2006)
  • Collection : Mouche
  • ISBN-13: 978-2211078399
Quatrième de couverture

La vie de chat peut parfois être magique. Ellie et ses parents partent une semaine en vacances. Je vais pouvoir me dorer au soleil sur les parterres de fleurs, sans leurs réprimandes et leurs cajoleries. Magique, je vous dis. A un détail près : ils m'ont trouvé un chatsitter, le pasteur Barnham, un vrai tortionnaire. Il m'impressionne assez dans son genre. Entre nous, c'est une furieuse amitié. Je crois que je vais le quitter pour une perle, Mélanie. Elle m'aime parce que ma fourrure est douce. Je suis un chat, non ? Enfin, j'étais un chat. Car quand elle me mettra un bonnet en dentelle et commencera à m'appeler Janet, cela sera le début des vrais ennuis. Un livre pour les enfants qui aiment déjà lire tout seuls. 

Un extrait



Mon avis

Le chat assassin, Tuffy de son nom, se retrouve aux prises avec un chat-sitter et celui-ci ne veut pas lui faire ses quatre volontés : il s'en suit donc une suite de gags où le pauvre chat-sitter, qui n'est autre que le pasteur se fait malmener par le toujours très drôle chat assassin.
Cet opus me fait de plus en plus penser à Garfield. D'ailleurs en le lisant, j'avais dans ma tête la voix de celui-ci, version dessin animé :S.
J'ai beaucoup aimé l'épisode de la "cousine de Tuffy" : Jeannette.

dimanche 20 mars 2011

Journal d'un chat assassin de Anne Fine

Ce petit livre trainait dans ma PAL depuis un moment et je ne m'étais pas rendu compte que c'était un livre très court, destiné à un public très jeune qui commence juste à lire tout seul.
Mais cela ne m'a pas empêchée de beaucoup aimer ce petit concentré félin qui m'a fait penser à Angus, chat psychopathe du journal intime de Georgia Nicolson, ou encore au Garlfield des dessins animés et des bandes dessinées !
Ce livre compte pour un point dans mon baby-challenge jeunesse (10/20) et un point pour mon big challenge 2011 (3/40)


Détails du livre
  • Titre VO : The Diary of a killer cat (1996)
  • Traduction : Véronique Haïtse
  • Illustrations : Véronique Deiss
  • Editeur : Ecole des loisirs (28 août 1997)
  • Collection : Mouche de poche (79 pages)
  • ISBN-13: 978-2211042871
Quatrième de couverture

Tuffy, un authentique chat, tient son journal intime, qui commence ainsi : “ C’est ça, c’est ça. Allez-y, pendez-moi. J’ai tué un oiseau. C’est que je suis un chat, moi. En fait, c’est mon boulot de rôder dans le jardin à la recherche de ces petites créatures […] ”. Ensuite, il y a l’histoire de la souris, puis celle du lapin, qui lui vaut l’accusation de “ lapincide avec préméditation ”, alors que Tuffy n’est pas responsable de sa mort. Car les humains qui partagent la maison du chat n’apprécient guère les agissements instinctifs de l’animal.

Un extrait


Mon avis

J'ai lu ce livre en moins de 30 min. Chaque chapitre correspond à un jour de la semaine, le livre racontant une semaine entière de la vie du chat assassin. Et une semaine pour ce chat, ca passe très vite. ^^
Ce livre est magnifiquement et très justement illustré par Véronique Deiss, ce rend l'histoire encore plus vivante (quoi qu'avec tous ces morts ... :S)

Ce chat donc, est un chat ... avec tous ses instincts de chat ... Alors, oui, il lui arrive d'attraper un oiseau, ou de courir après une souris ou encore de jouer des mauvais tours. Il peut aussi lui arriver de malmener un vétérinaire (mais je suis sûre qu'il vous ait déjà arrivé de regarder le médecin avec un œil mauvais, surtout quand il doit vous faire un vaccin...). Mais là, une crise est sur le point d'éclater ! Le chat, qui est le narrateur du livre, est incompris. Ses miaulements d'avertissement restent sans effet. Ellie, sa petite maîtresse est trop occupée à sangloter pour essayer de le comprendre, elle lui demande même de gommer ses instincts pour lui faire plaisir. Les parents d'Ellie, eux, sont plus préoccupés par le qu'en dira t-on.

Ce livre montre qu'une situation peut ne pas être toujours telle qu'on la voit au premier abord. Une  très bonne histoire donc pour enfants et parents, d'autant qu'elle peut se poursuivre par trois autres tomes :
  • Le chat assassin, le retour
  • La vengeance du chat assassin
  • L'anniversaire du chat assassin


Lecture à suivre 
Le chat assassin, le retour de Anne Fine

vendredi 18 mars 2011

La vie cachée de Katarina Bishop, tome 1 : Vols en haute société de Ally Carter

Pour commencer, j'aimerai remercier Livraddict et Michel Lafon pour ce partenariat, qui une fois encore m'a fait sortir de mes sentiers battus, et ceci pour mon plus grand plaisir. J'ai dévoré ce livre sans modération.
Je ne connaissais pas cette auteure et c'est avec beaucoup d’intérêt que je vais me pencher sur ses livres déjà publiés et ceux qui seront publiés dans l'avenir, à commencer par la suite des aventures de miss Kitty Kat.


Détails du livre
  • Titre VO : Heist Society
  • Traduction : Françoise Hayward
  • Broché: 312 pages
  • Editeur : Michel Lafon (10 février 2011)
  • ISBN-13: 978-2749913568
Quatrième de couverture

Une famille :
Les Bishop, experts dans l’art du vol des oeuvres de maîtres depuis quatre générations.
Une professionnelle :
Katarina Bishop, quinze ans.
Des amis qui n’ont peur de rien.
Un amoureux secret prêt à tout pour lui venir en aide.
Une mission :
Récupérer des tableaux inestimables extorqués à leurs propriétaires durant l’Holocauste... puis dérobés chez un collectionneur d’art mafieux. Les toiles sont aujourd’hui cachées dans l’un des musées les plus sécurisés au monde.
Un compte à rebours :
15 jours pour constituer la meilleure équipe de voleurs au monde et relever le défi.
Un enjeu :
Sauver l’un des leurs.

Un extrait

"Pas question.! Ces mots résonnaient dans la tête de Kat, mais elle ne parvenait pas à crier "Non, Hale, non ! Juste... non !" Kat se réveilla et essaya de réfléchir posément à la situation. Après tout, elle était en Italie. Avec un garçon beau et intelligent dans un jet privé. Elle avait littéralement le monde à ses pieds quand la porte s'ouvrit sur une piste atterrissage menant à l'une des plus belles vallées du monde ; une jeune femme aux cheveux longs flottant dans le vent les regardait arriver, la main sur la hanche.
Kat répéta machinalement :
- Pas question.
On peut dire sans se tromper que tous les voleurs (ou les gens qui ont passé la majeure partie de leur vie à l'écart) ont un sixième sens qui leur permet de mieux entendre et de mieux comprendre plus vite les signes. Pourtant Kat se demanda ce qui, chez cette fille, lui avait hérissé le poil.
- Salut, Kitty Kat.
- Ah oui, c'était donc ça.
Kat voulut prendre Hale par le bras, mais il descendit la passerelle le premier, d'un pas assuré. La fille le regarda arriver et dit :
- Salut, beau gosse.
Il prit la fille dans ses bras et elle décolla du sol. Kat trouvait que ce n'était pas la saison pour porter une mini-jupe, surtout avec des jambes aussi longues. Et les escarpins à talons aiguilles n'étaient pas adaptés aux rues pavées. Kat resta bloquée en haut de l'escalier, sans bouger, jusqu'à ce que la fille lui crie :
- Alors Kitty, tu viens faire un bisou à ta cousine ?
Les familles sont de drôles de choses - des choses vivantes - de bien des manières. Quant au business familial, alors là, il n'y avait pas de limite à la bizarrerie.

Mon avis

Commençons par la couverture qui m'a séduite et incitée à lire le résumé. Personnellement, je la trouve superbe : l'ombre noire de Katarina se découpant sur une Lune argentée pailletée va sans aucun doute ravir le cœur de ma fille. De même que la police de caractère servant à écrire le titre, d'autant plus qu'elle est rose :) J'adÖre ! Le livre en lui-même est très soigné: Bravo aux éditions Michel Lafon !

Le style de l'auteure est très rapide, très fluide, au point de ne pouvoir retenir nos yeux qui glissent tout seuls sur les mots. Les chapitres sont courts et dynamiques, d'autant qu'un compte à rebours est mis en place, ce qui donne encore plus de punch à l'histoire. On se demande comment les jours peuvent passer si vite ! D'autant que l'on voyage énormément : un jour à Londres, le lendemain à Rome puis encore à Las Vegas ... Pas le temps même de faire, ni de poser nos valises ...
L'action est très présente et même s'il ne faut pas oublier que c'est un livre jeunesse, j'ai été embarquée dans l'histoire sans même m'en rendre compte. Le livre est court et comporte beaucoup de dialogues, ce qui fait qu'il se lit très vite.

On s'attache très vite aux personnages que ce soit pour leurs aptitudes ou pour leurs défauts. Les caractères individuels sont bien marqués et c'est certainement pour cela qu'on ressent une telle solidarité entre eux. Chacun est à sa place. Katarina est très charismatique et j'ai hâte d'en apprendre plus sur elle dans le prochain tome ! Je suis aussi tombée amoureuse de Hale... Ahhhh
L'aventure se termine à la fin du livre. Ce livre peut donc être lu indépendamment de la suite (qui n'est pas encore sortie).

J'ai beaucoup aimé ce livre qui m'a beaucoup fait penser à un dessin animé de ma jeunesse Cat's Eyes ! Ce n'est certes pas un livre très sérieux mais on passe un très agréable moment : une vraie bouffée de fraîcheur ! Vivement la suite !

Lecture à suivre
Chronique du tueur de roi, tome 1 : Le nom du vent de Patrick Rothfuss

jeudi 17 mars 2011

La porte aux oiseaux de Katie Hickman

Tout d'abord merci à Livraddict et aux Éditions JC Lattès pour ce partenariat. Je ne connaissais pas du tout l'auteur et la très belle couverture a fini de me convaincre de postuler pour ce partenariat.
Ce livre m'a beaucoup plus même si ce n'est pas un coup de cœur. Mais peut-être m'attendais-je trop à retrouver les émotions que j'avais éprouvées en lisant "de la part d'une princesse morte de Kénizé Mourad.


Détails du livre
  • Titre VO : The aviary gate (2008)
  • Traduction : Annik Perrot-Cornu
  • Broché: 463 pages
  • Editeur : Jean-Claude Lattès (2 février 2011)
  • ISBN-13: 978-2709629904
Quatrième de couverture

Constantinople, 1599. Une délégation de marchands anglais s'apprête à remettre au sultan une extraordinaire horloge mécanique, présent de la reine. Parmi eux, Paul Pindar porte depuis deux ans le deuil de sa fiancée Celia Lamprey, disparue en mer. Lorsqu'il apprend la présence, derrière les murs interdits du harem, d'une jeune femme ressemblant en tous points à son amour perdu, une quête impossible commence. La situation semble d'autant plus désespérée qu'au sérail une impitoyable lutte de pouvoir oppose la mère du sultan et sa favorite. Des siècles plus tard, Elizabeth Staveley, jeune universitaire, découvre un fragment de manuscrit concernant une belle captive. Tout de suite, elle se passionne pour cette histoire tombée dans l'oubli depuis quatre cents ans. Entre amours interdites et enquête historique, Katie Hickman nous livre une grande fresque romanesque, dans le monde envoûtant d'un harem ottoman.

Un extrait (prologue)

 Oxford, de nos jours

Le parchemin, quand Elizabeth le découvrit, avait la couleur ambré du vieux thé et la fragilité d'une feuille morte. Le feuillet, de petit format, avait été soigneusement plié en trois pour s'insérer entre les pages du livre. Le long d'un des plis courait une tache d'humidité. Elizabeth jeta un nouveau coup d’œil à l'intitulé dans le catalogue - opus astronomicus quaorum prima de sphaera planetarium - avant de revenir à la feuille pliée.
Je l'ai trouvé.
Elle  avait la gorge serrée. Elle resta assise un moment, immobile. Le bibliothécaire lui tournait le dos, penché sur un chariot de livres. Elle leva les yeux vers la pendule sur le mur d'en face : 6h55.
Il lui restait cinq minutes avant la fermeture, peut-être moins. La cloche avait d´je sonné et la plupart des autres lecteurs commençaient à ranger leurs affaires. Pourtant, Elizabeth ne pouvait se résoudre à déplier le papier. Elle leva vers son visage le livre délicatement entrouvert, le dos du volume posé dans ses mains. Attention, fais très attention, maintenant, se dit-elle.
Les yeux fermés, elle renifla comme un chat méfiant. Tout d'abord, poudre à priser et vieille poussière, un lointain relent de camphre. Et ensuite, la mer, sans aucun doute, oui la mer. Et autre chose, qu'est-ce que c'était ? Elle inspira encore, très doucement cette fois.
Des roses. De la tristesse.
Elizabeth reposa le livre, les mains tremblantes.

Mon avis

Ce roman raconte l'histoire de deux femmes étrangement semblables qui se déroule à 400 ans d'intervalle. L'une étant à la recherche de l'histoire de l'autre. Et de ce fait, le roman se divise en deux parties complémentaires, bien que situées dans deux époques différentes : une partie se déroulant de nos jours voit le cheminement d'Elizabeth sur la trace de Célia Lamprey, jeune fille disparue en 1597, l'autre retraçant la vie de cette Célia Lamprey en 1599 au harem de Mehmet III.
Le chapitrage de ce livre est donc assez original : les deux histoires, tout comme les deux époques  s'entremêlent au fil des pages, tout en étant cependant bien démarquées par les chapitres. L'époque est à chaque fois bien indiquée.

On ne peut s'empêcher de faire un parallèle entre les deux jeunes femmes de ce livre. En effet, Elizabeth, bien que vivant au XXIème siècle est prisonnière d'une relation qui ne la rend pas heureuse. Marcus (son amant) apparaît comme le petit "caïd" d'un groupe d'étudiantes amourachées. Célia, quant à elle, est prisonnière au sens premier du terme et vendue au harem de Constantinople où elle devient, à la suite de manœuvres de pouvoir au sein du sérail "gözde", soit concubine (potentielle) du sultan.
Le parallèle est mis en valeur par les amies des deux jeunes femmes Eve et Annetta qui conseillent les deux femmes, même si les conseils pour retrouver une "liberté" sont différents de par l'époque.
J'ai pour ma part beaucoup aimé ce parallèle qui sans être nécessaire à l'intrigue (l'auteure aurait pu raconter la vie de Célia à l'époque ottomane) donne beaucoup de profondeur au récit.

On découvre à travers les péripéties de Célia devenue Kadine Kaya, la guerre que se livre les femmes du harem afin d'obtenir plus de pouvoir, plus de faveurs, notamment la mère et la favorite du sultan. Les esclaves devaient faire leur chemin (quel qu’il soit) afin de monter dans la hiérarchie mais devaient, une fois élevée, se battre encore pour garder leur position. Il en allait de leur survie, mais aussi de la survie de leur enfant mâle car une fois qu'un sultan prend le pouvoir, les autres prétendants sont assassinés (en général). Ce roman nous donne une bonne idée de la vie dans le harem : bijoux et luxe à profusion mais liberté très réduite. Il est dit dans ce livre que certaines femmes choisissaient d'être esclave au palais, que c'était pour elles une façon de faire carrière, le plus haut "poste" étant favorite du sultan, puis mère du nouveau sultan.

Le style de l'auteure est fluide et accrocheur rendant le tout très attrayant. Cependant, j'ai comme une légère désagréable impression d'être restée du ma faim.

Lecture à suivre
La vie cachée de Katarina Bishop, tome 1 : Vols en haute société de Ally Carter

samedi 12 mars 2011

La Roue du Temps, tome 02 : L'oeil du monde de Robert Jordan

Pour poursuivre ma grosse folie de cette année, j'ai relu le 2ème tome de la roue du temps, saga qui en comprendra, dans la version française, trente, d'où ma folie. Le premier tome m'avait laissée sur ma faim (les tomes américains sont coupés en deux en France sans s'occuper du pourquoi du comment) et c'est avec beaucoup de plaisir que j'ai retrouvé Rand et ses amis comme si je retrouvais de très vieux copains (ça me fait pareil avec Garion, Polgara, Belgarath et toute la clique ^^)


Détails du livre
  •  Titre VO : The Eye of the world
  •  Traduction : Arlette Rosenblum
  • Broché: 662 pages
  • Editeur : Éd. France loisirs (2006)
  • ISBN-13: 978-2744192487
Quatrième de couverture

La roue du temps entrelace les fils des destinées et poursuit sa révolution.
Le Mal - secondé par ses séides, fidèles du Shai'tan, Myddraals, Trollocs, Draghkars, et par ses espions - ne cesse d'étendre ses pièges mortels.
Pour vaincre les ténèbres, les Enfants de la Lumière devront à tout prix attendre l'œil du Monde. Cet Œil qui recèle le plus terrible des secrets...

Un extrait

Une gorge s'éclaircit derrière lui et il s'avisa soudain qu'il n'était pas seul. Prêt à s'excuser de son impolitesse, il se retourna. Il avait l'habitude d'être plus grand que tous les gens qu'il rencontrait mais, cette fois-ci, ses yeux montèrent, montèrent, montèrent et sa bouche s'ouvrit de stupeur. Alors il en arriva à la tête qui effleurait quasiment le plafond haut de trois mètres. Un nez aussi large que la figure, si vaste que c'était plutôt un mufle qu'un nez. Des sourcils qui pendaient comme des queues, encadrant des yeux clairs aussi larges que des soucoupes. Des oreilles qui s'amincissait en fer de lance et pointaient à la façon d'une huppe à travers une crinière noire ébouriffée. Trolloc ! Un cri strident lui échappa et il essaya de reculer en dégainant son épée. Ses pieds s'emmêlèrent et, en fait, il se retrouva donc assis rudement sur son séant.
"J'aimerai assez que vous autres humains ne réagissiez pas de cette façon", prononça une voix de basse avec des résonances de grosse caisse. Les oreilles huppées s'agitèrent violemment et la voix devint triste. "Combien peu vous êtes à vous souvenir de nous. C'est notre faute, je suppose. Les nôtres ne sont pas allés en foule parmi les hommes depuis que l'Ombre est tombée sur les Voies. Il y a bien ... oh, six générations maintenant. Juste après les Guerres trolloques, c'était." La tête hirsute se secoua et lâcha un soupir qui aurait fait honneur à un taureau. "Trop long, trop long, et un nombre si restreint pour voyager et voir, autant dire personne."
Rand resta assis une minute, bouche bée, à contempler l'apparition en bottes montant au genou, larges du bout, portant une tunique bleu foncé boutonnée du cou à la taille, d'où elle s'évasait jusqu'au sommet de ces bottes comme un kilt, par dessus un pantalon bouffant. Dans une main était un livre, minuscule par comparaison, avec un doigt trois fois plus gros qu'un doigt ordinaire marquant la page.
"Je croyait que vous étiez...", commença-t-il, puis il se reprit. "Qu'est-ce que..." Cela ne valait pas mieux. Il se leva et tendit une main pas rassurée. "Mon nom est Rand al'Thor."
Sa main disparut dans une main de la taille d'un jambon ; ce qui fut accompagné d'une révérence  cérémonieuse. "Loial, fils d'Arent fils de Halan. Votre nom chante dans mes oreilles, Rand al'Thor".
Rand eut l'impression que c'était une salutation rituelle. Il s'inclina à ton tour dans une révérence. "Votre nom chante dans mes oreilles, Loial, fils d'Arent... euh... fils de Halan."
Tout cela était un peu irréel. Il ne savait toujours pas ce qu'était Loial. L'étreinte des énormes doigts fut d'une surprenante douceur, mais il éprouva néanmoins du soulagement quand il récupéra sa main intacte.
 
Mon avis

Comme la première fois, j'ai beaucoup aimé ce livre, encore plus du fait que c'est une relecture et donc je parviens à discerner les indices que l'auteur sème sur son passage pour faire progresser l'histoire.

Les personnages sont toujours attachants, sauf peut-être Mat qui ne se montre franchement pas sous son meilleur jour. Rand se montre toujours aussi bêta avec les filles, Perrin se découvre un don caché qui me séduit beaucoup. On en apprend un peu plus sur Moiraine et Lan. Je trouve que chaque personnage est vraiment soigné, que ce soit au niveau caractère, manie ou physique. De nouveaux personnages font leur apparition et je pense déjà commencer à faire une espèce de graphique, histoire de ne pas oublier qui est qui et qui fait quoi. (et oui, je suis une cervelle de iop, comprendra qui pourra)

Quant à l'histoire, je la trouve toujours aussi prenante. Le groupe initial se retrouve séparé et on suit chacun des groupes au fil de ses aventures. J'ai beaucoup aimé la rencontre de Rand et Élayne, mais aussi celle de Perrin et Elyas. L'action est très présente même si j'aime aussi les périodes de calme ou je prends mon temps avec Robert Jordan pour découvrir son monde et ses personnages. Je suis une adepte du style de cet auteur, même si je trouve que l'édition française aurait pu être meilleure, que ce soit au niveau de la traduction, du découpage ou des coquilles qui parsèment ce livre. Je suis heureuse que les éditions Bragelonne ressortent à partir de 2012 cette série avec une toute nouvelle traduction et aussi en respectant le découpage original.

J'espère lire le 3ème tome dans le courant de ce mois de mars ou au plus tard au mois d'avril.

Lecture à suivre
La porte aux oiseaux de Katie Hickman (partenariat)

dimanche 6 mars 2011

L'Etrange vie de Nobody Owens de Neil Gaiman

Depuis un mois ou deux, je rencontrais assez souvent de blog en blog monsieur Nobody Owens, sans jamais savoir trop à quoi m'en tenir. J'ai donc décidé de le rencontrer et d'entrer dans son cimetière pour enfin faire sa connaissance. Je n'ai vraiment pas été déçue. 
C'est le deuxième livre de Neil Gaiman que je lis et je pense que je vais, assez vite, me laisser tenter par un troisième : Coraline dont je n'ai fait qu'apercevoir quelques images du dessin animé.


Détail du livre
  • Titre VO : The graveyard book
  • Traduction : Valérie Le Plouhinec
  • Illustrations : Dave McKean
  • Broché: 310 pages
  • Editeur : Albin Michel (4 mars 2009)
  • Collection : Wiz
  • ISBN-13: 978-2226189547
Quatrième de couverture

Nobody Owens est un petit garçon parfaitement normal. Ou plutôt, il serait parfaitement normal s'il n'avait pas grandi dans un cimetière, élevé par un couple de fantômes, protégé par Silas, un être étrange ni vivant ni mort, et ami intime d'une sorcière brûlée vive autrefois. Mais quelqu'un va attirer Nobody au-delà de l'enceinte protectrice du cimetière : le meurtrier qui cherche à l'éliminer depuis qu'il est bébé. Si tu savais, Nobody, comme le monde des vivants est dangereux... 
L'Étrange Vie de Nobody Owens est un roman enchanteur, noir, magique, tendre et profond. La grâce absolue de Neil Gaiman, de retour après son livre-culte, Coraline. 

Un extrait

En allant ranger le jean il avait pris une petite faux accrochée au mur de la cabane, dont il se servit pour s’attaquer au coin couvert d’orties du cimetière des pauvres : il envoya valser les mauvaises herbes, taillada et éventra jusqu’à ne laisser que des tiges piquantes au ras du sol. 
Il sortit de sa poche le gros presse-papiers en verre, empli d’une multitude de couleurs vives, ainsi que le pot de peinture et le pinceau.
Il trempa le pinceau dans la peinture et traça soigneusement, en marron, sur la surface du presse-papiers, ces lettres :

E.H.

Et au-dessous il écrivit :

Ça ne s’oublie pas

L’heure du coucher approchait, et pour quelque temps encore il serait sage de ne pas arriver en retard pour aller au lit.
Il posa le presse-papiers sur le sol qui avait été un coin couvert d’orties, le plaça à l’endroit où il estimait que devait se trouver la tête, et, ne s’arrêtant qu’un instant pour contempler son ouvrage, repassa entre les barreaux ; il fonça, d’un pas nettement moins léger, vers le haut de la colline.
- Pas mal, fit une voix mutine dans le cimetière des pauvres, derrière lui. Pas mal du tout.
Mais lorsqu’il se retourna pour regarder, il n’y avait personne

Un extrait visuel 


Mon avis

Nobody Owens n'est pas un enfant comme les autres, mais comme tous les autres enfants et même si je le trouve plutôt sage, il ne peut s'empêcher de désobéir, même si parfois, il ne le fait pas exprès... Nail Gaiman a trouvé pour ce petit livre un sujet très commun : l'enfance d'un petit garçon, mais il a su rendre cette histoire intéressante de par la transposition de cette enfance dans un cimetière parmi des fantômes et autres créatures de la nuit. Parfois en lisant j'ai pensé à un autre petit garçon vivant aussi dans des circonstances étranges : Pinocchio, surtout dans le passage avec les goules.

Le style de l'auteur est très agréable, très fluide sans être trop simple, ce qui fait que ce livre jeunesse se lit très vite, mais reste néanmoins très attractif pour un public plus âgé. Au fil des pages, on a  l'impression d'entrer dans un univers en noir et blanc. Cette impression est amplifiée par les superbes dessins teintés de gris qui jalonnent ce livre. De même pour la couverture, qui elle aussi est magnifique à mon goût. Seule Scarlett, une amie vivante de Bod (surnom de Nobody)  est un mélange de couleurs criardes. On a comme l'impression d'un cheveu sur la soupe :)

Je me suis très vite attachée à Nobody, de même qu'à son tuteur Sylas dont on ne peut que deviner la nature. La relation qu'entretient Bod avec la sorcière du cimetière m'a aussi beaucoup plu et c'est pour cela que j'ai choisi l'extrait du livre où Bod lui offre enfin une pierre tombale. Chaque chapitre représente une partie de la vie de Nobody, du meurtre de ses vrais parents à son entrée dans l'âge adulte. Ces différents chapitres qui pourraient sembler indépendants suivent cependant une ligne conductrice liée au meurtre, à l'assassin, à la vengeance...

Un des thèmes abordés dans ce livre est la protection de nos enfants. Elle est abordée à différents niveaux allant de la protection globale du cimetière mais qui n'a aucun effet à l'extérieur entraînant l'envie irrépressible  pour l'enfant de partir à l'aventure, la surveillance légère de Scarlett aboutissant à la "perte" de la petite fille qui se trouve donc presque sans protection face aux dangers du cimetière, ou encore la protection totale qu'offre la Vouivre à son futur maître ...La question étant où se place la limite nécessaire mais aussi suffisante :)

D'autres thèmes abordés par ce livre sont l'enseignement, l'apprentissage de la vie et bien sûr les relations morts/ vivants. Mais je vous laisse le soin de lire le livre pour les découvrir tous.

Prochaine lecture
La Roue du Temps, tome 02 : L'œil du monde de Robert Jordan

vendredi 4 mars 2011

Druide de Olivier Péru

J'ai acheté ce livre en même temps que Myrihandes de Meric Guilhem. Leurs couvertures m'ont tapé dans l'œil et folle, amoureuse folle, je me suis précipitée pour les acheter et aussi pour les lire car ils sont tous les deux restés à peine 2 mois dans ma PAL. Il faut dire que Plumeline (merci à elle) m'a gentiment proposé ces deux  lectures communes et j'ai sauté sur l'occasion pour lire ces livres qui bizarrement se sont avérés être comme deux frères jumeaux opposés l'un à l'autre : les Myrihandes que je n'ai pas aimé à cause de toute sa "blancheur" et Druide que j'ai beaucoup aimé malgré toute sa noirceur...


Détail du livre
  •  Broché: 528 pages
  • Editeur : Eclipse (25 octobre 2010)
  • ISBN-13: 978-2362700224
Quatrième de couverture
1123 après le Pacte.
Au nord vivent les hommes du froid et de l'acier, au sud errent les tribus nomades et au centre du monde règnent les druides. Leur immense forêt millénaire est un royaume d'ombres, d'arbres et de mystères. Nul ne le pénètre et tous le respectent au nom du Pacte Ancien. Les druides, seigneurs de la forêt, aident et conseillent les hommes avec sagesse mais un crime impensable bouleverse la loi de toutes les couronnes : dans la plus imprenable citadelle du Nord, quarante-neuf soldats ont été sauvagement assassinés sans que personne ne les entende seulement crier.
Certains voient là l'œuvre monstrueuse d'un mal ancien, d'autres usent du drame comme d'un prétexte pour relancer le conflit qui oppose les deux principales familles régnantes. Un druide, Obrigan, et ses deux apprentis ont pour mission de retrouver les assassins avant qu'une nouvelle guerre n'éclate. Mais pour la première fois, Obrigan, l'un des plus réputés maître loup de la forêt, se sent impuissant face à l'énigme sanglante qu'il doit élucider… Chaque nouvel indice soulève des questions auxquelles même les druides n'ont pas de réponses.
Une seule chose lui apparaît certaine : la mort de ces quarante-neuf innocents est liée aux secrets les plus noirs de la forêt

Un extrait

Obrigan jeta un nouveau regard vers la colline, s'assura d'être seul, s'ouvrit au don et envoya son esprit vers la louve qui l'avait aidé hier. Il se demandait si les présences qu'il avait perçues un peu plus tôt dans la journée rodaient toujours. Par deux fois, entre les arbres poussant dans la rivière d'ombre, il avait senti des créatures se déplacer autour d'eux, sans parvenir à les surprendre, même en usant du don. Une meute de loups ou d'autres prédateurs croisaient-ils dans les parages ? La fatigue de ces dernières heures commençait-elle à sérieusement émousser l'acuité de ses sens ?
La louve surprit le druide en jaillissant sauvagement des taillis qui longeaient la rivière. Elle faisait confiance à l'homme des bois mais son instinct lui imposait de montrer sa force. Depuis leur chasse commune, Obrigan avait gardé le contact avec la femelle à la robe grise pour de nouveau lui réclamer de l'aide contre une promesse de viande. Afin d'honorer sa parole de la veille, il lui avait attrapé un lapin dodu et, pour ce qu'il demandait aujourd'hui, il offrait le double. La bête semblait très réceptive au lien qui l'unissait au druide, mais le maître loup devait prendre garde à ne pas pousser cette relation contre nature trop loin. Dans son usage du don, il n'était pas aussi doué que les maîtres ombres et se lier trop fermement à la louve finirait par hisser son intelligence animale au-dessus de ses instincts.

Mon avis

D'abord un petit mot sut l'édition que je trouve superbe : couverture aux couleurs en relief,, un dessin enchanteur fait par l'auteur lui-même, une carte en couleur dans le rabat facile à retrouver si on est perdu,  enfin un marque-page aux couleurs du livre détachable.
Sans oublier que la couverture ne s'est pas du tout abimée au fil de ma lecture, ce qui est plutôt rare avec mes livres en ce moment. Certes, l'écriture est assez petite, mais on s'habitue très bien et cela évite le gaspillage du papier et le poids dans le sac. Bravo donc aux éditions Eclipse qui nous offrent un superbe livre pour un prix tel qu'on aimerait en rencontrer tous les jours (17 euros) !

Comme je l'ai dit plus haut, le livre m'a beaucoup plu. C'est presque un coup de cœur. Presque, car une petite chose m'a gênée : la noirceur de ce livre. En effet, certains passages sont assez rudes, voire vraiment crus  : le sang coule à flot et certaines descriptions m'ont vraiment fait froid dans le dos. À un moment je ne suis vraiment demandée comment la machine obscure qui s'emparait du livre allait pouvoir être vaincue ... D'ailleurs le sera-t-elle ?

À part ce petit détail, j'ai adoré le livre. Je l'ai lu de bout en bout sans jamais presque pouvoir le poser. Les personnages sont trop attachants. Chacun a un petit truc spécial à offrir. J'ai beaucoup aimé la complicité du maître avec ses apprentis, ou celle d'Obrigan avec le prince Jarekson.
J'ai aussi beaucoup aimé le chapitrage du livre : chaque journée compte pour un chapitre et cela m'a permis de me repérer assez facilement malgré les retours vers le passé, tout en instaurant un compte à rebours qui dynamise le livre, s'il en est besoin ;).
L'intrigue est immense et en le commençant, on ne peut pas s'attendre à tout ce qu'on va lire. C'est comme si un thriller se cachait entre les arbres de cette fresque de la fantasy. Le style est très fluide tout comme le sang qui coule dans ce livre : l'auteur est un orfèvre des mots. Les descriptions sont superbes, chacune a sa place dans ce roman, c'est presque comme si on arrivait à voir l'histoire se dessiner sous nos yeux ébahis.

La thématique du livre est très originale car les druides ne sont pas souvent évoqués en fantasy, pas en tant que personnages principaux en tous les cas. Rien à voir avec Panoramix ou les druides soigneurs des jeux vidéo.  Ici, les druides sont les gardiens d'une forêt protégée par un pacte ancien reliant tous les hommes. Ils recueillent les enfants "perdus" pour les former et les éduquer dans l'amour de la forêt et de la nature en général. Le don ici n'est pas inné, il s'apprend et à force de travail et d'ouverture d'esprit, chaque apprenti peut devenir druide.
Au fil des pages, il m'a souvent semblé que la frontière entre le bien et le mal était très mince  : à trop vouloir faire le bien, ne fait-on pas déjà le mal ? Telle est une des questions que soulève ce roman. Une autre pourrait être la question du mensonge, mais il y a tant de thèmes soulevés dans ce roman qu'il n'est pas possible de tous les énumérer.

Le monde imaginé par olivier Péru est très vaste et très prolixe, tout comme la mythologie associée. Cette histoire là est certes terminée mais on imaginerait bien encore une autre dans ce monde verdoyant.
 
C'est le premier roman d'Olivier Péru en solo et c'est sans aucun doute un coup de maître. Je vais très vite me lancer dans la série des Hauts conteurs qu'il a co-écrite avec Patrick McSpare.


Retrouvez en cliquant sur leur pseudo les avis de mes co-lecteurs : Didi8921, Kactusss, Lalou, Lebonsai, Nanet, Mélisende, Plumeline, Sandra, Scor13, Sita, Sollyne

mercredi 2 mars 2011

Les lieux infidèles de Tana French

J'ai lu ce livre grâce au partenariat Livraddict et Calmann-Lévy. Je les en remercie tous les deux. En effet, sans cela, les lieux infidèles n'est pas un thriller que j'aurai acheté car, avec ce genre littéraire, j'ai du mal à sortir des auteurs que j'aime, du mal à me lancer vers l'inconnu même si en tout état de cause, je devrais !
C'est donc avec plaisir que j'ai découvert cette auteure, et je pense qu'à l'avenir, je continuerai à lire ses livres.


Détails du livre
  •  Titre VO : Faithful Place
  • Traduction : François Thibaux
  • Broché: 440 pages
  • Editeur : Calmann-Lévy (26 janvier 2011)
  • Collection : Suspense Crime
  • ISBN-13: 978-2702141694
Quatrième de couverture

Au cours d’une vie, seuls quelques instants sont décisifs.
L’existence de Frank Mackey bascula par une nuit de décembre 1983. Il avait dix-neuf ans et attendait Rosie Daly au bout de sa rue, à deux pas du halo brumeux et jaune du réverbère. L’air était froid comme du verre, chargé d’un délicieux parfum de houblon brûlé venu de la brasserie Guinness. Ils avaient prévu de fuir ensemble leur quartier natal dublinois, pour vivre d’amour et de musique à Londres. Mais cette nuit-là, Frank patienta en vain. Rosie ne le rejoignit pas.

Vingt-deux ans plus tard, devenu flic spécialisé dans les missions d’infiltration, Frank vit toujours à Dublin. Il a coupé les ponts avec sa famille et n’a jamais eu de nouvelles de son premier amour. Puis un jour, sa sœur l’appelle, affolée : on a retrouvé la valise de Rosie dans un immeuble désaffecté de Faithful Place. Forcé de revenir chez les siens, Frank revisite son passé, ses blessures de jeunesse, et toutes ses certitudes : Rosie est-elle jamais partie ? 

Un extrait (le prologue)

Au cours d'une vie, seuls quelques instants sont décisifs. La plupart d'entre nous les oublient aussitôt, jusqu'à ce qu'ils ressurgissent sans crier gare bien des années plus tard et, avec le recul, prennent tout leur sens : celui où l'on a décidé ou non d'aborder cette fille, de ralentir dans ce virage sans visibilité, de s'arrêter pour acheter ce préservatif. Je peux dire que j'ai eu de la chance. Confronté à l'un d'eux, je l'ai reconnu pour ce qu'il était. J'ai su immédiatement que mon destin se jouait à ce moment précis, lors de cette nuit d'hiver, alors que je patientais dans l'ombre en haut de Faithful Place.
J'avais dix-neuf ans. J'étais assez mûr pour vouloir prendre le monde à-bras-le-corps, assez jeune pour agir comme un imbécile. Cette nuit-là, dès que mes deux frères ont commencé à ronfler, je me suis glissé hors de notre chambre, mon sac à dos sur les épaules et mes Doc à la main. Une latte craqua. Dans la chambre des filles, l'une de mes sœurs murmura dans son sommeil. Mais les dieux étaient avec moi. Rien n'aurait pu m'arrêter. Mes parents ne se retournèrent même pas sur leur canapé-lit lorsque je traversai le salon, les touchant presque. Le feu se mourait avec un petit bruit sec, projetait dans le noir une faible lueur rouge. J'avais fourré dans mon sac tout ce que je possédais : jeans, T-shirts, un transistor d'occasion, cent livres sterling et mon extrait de naissance. À l'époque, il n'en fallait pas davantage pour gagner l'Angleterre. Rosie avait les billets du ferry.
Je l'ai attendue au bout de la rue, dans l'obscurité, à deux pas du halo brumeux et jaune du réverbère. L'air était froid comme du verre, chargé d'un délicieux parfum de houblon brûlé venu de la brasserie Guinness. Je portais trois paires de chaussettes dans mes Doc. Les mains enfoncées dans les poches de ma parka de l'armée allemande, j'ai écouté une dernière fois la rumeur de mon quartier. Une femme qui rit et s'exclame : "Mais qu'est-ce que tu fais ?" Une fenêtre que l'on claque. Le grattement des rats le long des murs de brique, une toux d'homme, le chuintement d'un vélo ; le cri solitaire et furieux de Johnny Malone le Barjo qui, au sous-sol du numéro 14, n'arrive pas a dormir. Des couples quelque part, des gémissement étouffés, des halètements. Pensant au cou de Rosie, à son parfum, je souris aux étoiles. Les cloches des églises de Dublin sonnèrent minuit : Christ Church, St. Patrick, St. Michan ; notes sonores et claires dégringolant du ciel, comme pour célébrer notre Nouvel An secret.
Au carillon de 1 heure, je craignis le pire. Tout à coup, des frottements, des bruits sourds le long des jardins, à l'arrière des maisons, me firent sursauter. Je bondis, prêt à accueillir Rosie, m'attendant à la voir enjamber le mur qui délimitait la rue. Mais elle n'apparût pas. Il s'agissait sans doute d'un pochard qui, honteux de son retard, rentrait chez lui en se faufilant par une fenêtre. Au numéro 7, le dernier né de Sallie Hearne se mit à pleurer. Son vagissement se prolongea jusqu'à ce que sa mère se réveille et lui chante : "I know where I'm going... Painted rooms are bonny..."

Mon avis

Comme je l'ai dit au début de ma chronique, j'ai beaucoup aimé le livre et cela pour plusieurs raisons : le style, l'ambiance, les personnages et l'aspect psychologique. Le seul petit bémol serait que j'ai très vite découvert qui a tué le professeur moutarde dans la chambre jaune. Mais même avec ça (ou sans ça devrais-je dire) j'ai trouvé ce livre haletant et je n'ai pu le poser (ou presque) jusqu'à l'avoir fini.

Le style de l'auteure est un délice. Les mots nous emportent faisant défiler les pages sans même nous en rendre compte. Il est juste quand parle une fillette, juste quand il s'agit d'un flic, juste encore quand il s'agit des bas quartiers de Dublin.

L'ambiance du livre est assez sombre. L'alcoolisme, le chômage, les violences conjugales ou infantiles y sont omniprésents sans jamais tomber dans la caricature. Tout cet aspect social m'a semblé authentique sans surplus ni chichi.

Les personnages m'ont captivé : J'ai beaucoup aimé suivre Frank Mackey dans  son enquête ou dans sa famille, mais je l'ai adoré jouant les papa poule avec sa fille. Olivia la maman ou Jackie la tante se sont révélées tout aussi intéressantes même si elles sont moins mises en avant..

La psychologie est une base essentielle de ce thriller, en effet,  une des questions est : est-il possible d'échapper à son héritage familial ? C'est ce qu'a essayé de faire Frank, mais y-a-t-il réussi ? Sa fille en est-elle plus heureuse ? La fuite était-elle juste un moyen pour Frank de ne pas tomber dans les schémas familiaux qui ont marqué son enfance ?

Tout ce cheminement de questions est, pour ma part une partie intégrante du thriller et cela fait parfois plus froid dans le dos que n'importe quel meurtre. L'autre partie, l'enquête criminelle est tout aussi importante. Elle nous dévoile encore une autre facette de Frank que celle du papa poule ou celle de l'enfant qu'il a pu être.

Lecture à suivre 
L'étrange vie de Nobody Owens de Neil Gaiman