mardi 31 mai 2011

La Roue du Temps, tome 03 : Le cor de Valère de Robert Jordan

Après deux mois, j'ai enfin trouvé un peu de temps pour poursuivre le cycle de la roue du temps (tomes 1 et 2 chroniqués ici et ). Je me suis donc lancée dans la lecture du 3ème tome où nos héros ont poursuivi leurs aventures. Comme toujours, je me suis laissée transporter par cette fresque et je suis impatiente de la poursuivre dès que j'aurai un moment surtout que les tomes 21 et 22 attendent dans ma PAL pour être lus ;)


Détails du livre 
  • Titre VO : The Great Hunt
  • Traduction : Arlette Rosenblum
  • Poche: 477 pages
  • Editeur : Pocket (11 avril 2005)
  • Collection : Pocket Fantasy
  • ISBN-13: 978-2266154505
Quatrième de couverture

Le Seigneur de l'Ombre a jadis voulu conquérir la Terre, mais les Aes Sedai, maîtresses du Pouvoir Unique, l'ont repoussé. Pour se venger, il a inspiré aux vainqueurs une folle meurtrière. Quant au Dragon qui guidait les Aes Sedai, on dit qu'un jour il renaîtra pour délivrer l'univers. En attendant, les serviteurs du Ténébreux abattent leurs cartes : un peu partout éclatent les rixes et les incendies. Sur les conseils de Moiraine, une Aes Sedai, Rand et ses compagnons, traqués par un cavalier sans visage, se mettent en route vers l'Œil du Monde, dont la surface limpide est source de " saidin ". Ils y trouvent la Bannière du Dragon et le Cor de Valère, dont le son - dit la légende - fera surgir de la tombe les héros du passé. Mais Rand osera-t-il souffler dans l'instrument magique ? Selon qu'il penchera - bon gré mal gré - vers la Lumière ou les Ténèbres, c'est une légion de héros... ou une armée de démons qu'il fera sortir des entrailles de la terre. Il se sait investi d'un pouvoir capable de tout anéantir et songe à fuir loin de ceux qu'il aime.

Un extrait

En un instant, tout disparu, rose et lumière. Moiraine avait averti aussi que ce n'était pas quelque chose que l'on pouvait obtenir par la force. Elle poussa un soupir et ouvrit les yeux. Nynaeve arborait une expression morose de mauvais augure. Vérine était toujours calme.
" Vous ne pouvez l'obliger à se manifester, disait l'Aes Sedai. Vous devez le laisser agir de lui-même. Il faut d'abord vous abandonner au Pouvoir Unique avant d'être en mesure de le maîtriser.
- C'est complètement ridicule, marmotta Nynaeve. Je ne me sens pas une fleur. Au mieux, un buisson d'épines noires. À la réflexion, je crois que je vais attendre près du feu.
- Comme il vous plaira, acquiesça Vérine. Ai-je mentionné que les novices accomplissent des corvées ? Elles lavent la vaisselle, frottent les planchers, lessivent le linge, servent à table, y compris d'autres taches diverses. Pour ma part, je pense que les servantes s'en acquittent infiniment mieux, mais en général on estime que ce genre de travaux forme le caractère. Oh vous restez ? Bien. Ma foi, mon enfant, rappelez-vous que même un buisson de prunellier a parfois des fleurs, d'une magnifique blancheur au milieu des épines noires. Nous allons recommencer étape après étape. Voyons, depuis le début, Egwene. Fermez les yeux."

Mon avis 

Cette relecture a été pour moi l'occasion de me rappeler certains événements dont on reparlera au fil du cycle que j'avais oublié.

J'aime toujours autant le style de Robert Jordan qui nous emmène tout au long de son aventure. J'ai vraiment l'impression de faire partie de cette histoire. Les descriptions sont précises sans être trop longues et chaque personnage possède un caractère fort bien décrit.

Dans ce tome, les personnages sont confrontés à leur nature et leurs devoirs, Rand et sa déconcertante découverte, les filles et leurs futures carrières d'Aes Sedai, Perrin et son affinité avec les loups, sans oublier Matt avec sa dépendance au poignard de Shadar Logoth, ou Lan avec ses sentiments Cette confrontation aboutira à des choix qui, peut-être, seront décisif pour la suite. Le groupe se dissocie pour le besoin de l'histoire et on recommence à suivre les différentes petits groupes dans leurs périples. Personnellement, je ne peux pas m'empêcher de m'attacher à chacun des personnages et j'ai, encore une fois je le répète, vraiment l'impression de vivre l'aventure à leurs côtés.

L'histoire s'enchaîne un mois après la fin du deuxième tome. Des voiles sont levés sur l'implication de nos héros dans les projets de certaines Aes Sedai. Cependant, celles-ci ne sont pas toujours franches quant à ce qu'elles attendent au final, même si elles ne peuvent mentir. D'autant qu'il existerait une Ajah secrête dont personne ne saurait rien. Celle qui servirait les ténèbres.

Ce tome est très axé sur la question du choix. Faut-il choisir à l'inverse de ce qu'il nous est imposé de faire ? Faut-il se laisser porter par nos intuitions ? Et que ce passerait-il si les ténèbres gagnaient ? à cause d'un mauvais choix ? Pourquoi ne choisirait-on pas d'aimer plutôt que de se battre ? Et la question la plus importante : dès qu'on parle de prophétie, nous reste-t-il seulement un choix ?

dimanche 29 mai 2011

Dix mille guitares de Catherine Clément

Tout d'abord, je tiens à remercier les Éditions POINTS et Livraddict pour ce partenariat très surprenant car je ne pense pas que j'aurai été intéressée par ce livre si je l'avais croisé en librairie et pourtant ! Quel récit ! Après un moment de "perplexitude" qui a duré le temps des quelques premières pages, j'ai été happée par ces quelques instants de l'histoire de l'Europe et du Maroc, notre histoire !


Détails du livre
  • Broché: 430 pages
  • Editeur : Points (17 février 2011)
  • Collection : Points Grands Romans
  • ISBN-13: 978-2757821602
Quatrième de couverture

En 1578, la dernière croisade s'achève au Maroc avec la disparition du roi portugais Sébastien le Désiré. Mort ou vif ? Son favori, réincarné en un rhinocéros de l'Inde, attend le retour de son maître. Lisbonne, Prague, Stockholm : dans l'Europe des tourmentes, l'animal conte son périple à travers les guerres de religion, les folies des Habsbourg, la passion de la reine Christine pour René Descartes.

Un extrait

Au Maroc, la première fois qu'elle l'avait vu marcher, Jasmine avait trouvé le jeune roi magnifique. Le dos droit, superbe et poussiéreux. Son gant de cuir se crispait sur une grande épée.
Le lendemain, elle avait entendu sa voix. Fluette, aiguë. Il parlait arabe avec rugosité. Elle aurait bien aimé écarter la tenture, mais sa nourrice veillait.
La deuxième fois qu'elle l'avait vu, ils étaient seuls dans le noir. Déguisée en homme, la princesse l'avait attiré dans le patio. Ils avaient échangé des propos sur la chasse au faucon, et le roi l'avait farcie de bourrades lorsqu'elle avait prétendu être une fille. À la lueur des torches sur les remparts, son visage présentait un menton un peu lourd. Quand le soleil se leva, Jasmine vit le bleu de l’œil. Il la prenait toujours pour un garçon.
Elle arrêta sa décision. À l'issue de la cérémonie de la garde d'honneur, elle lui fit porter un billet.
Ce serait à la fin du jour, à l'heure où les milans tournoient sur les ordures. Le rendez-vous avait été fixé hors des murs, dans un creux de rochers. Elle l'attendait en tenant les rênes de sa jument, et lui, enchanté d'être au bord de la mer, poussa un peu trop sa monture. Elle faillit tomber, sa jument s'échappa. Ils coururent tous deux pour la rattraper , et c'est là, en calmant l'animal, qu'il vit en Jasmine une fille qui tremblait.
Il ôta son chapeau, la saisit dans ses bras, l'assit sur la jument, s'inclina.
Sa taille, tout venait de là. Il était si massif que ses rêves étoilés paraissaient accessibles. À l'endroit précis où Hercule avait écarté les colonnes sur la mer intérieur, ce jeune roi de dix-sept ans était l'incarnation de la puissance.
Jasmine lui avait confié ses craintes et ses espoirs. La fragilité de son père. Le destin de royaumes qui s'étaient tant battus, tant aimés, et le projet fou de réunir enfin les deux couronnes. N'était-il pas venu, le temps de la paix entre le Portugal et le Maroc ? Des deux côtés, on accusait l'autre d'être infidèle à Dieu, et il n'était qu'un Dieu, un seul...

Mon avis

Durant les premières pages, je me suis demandée dans quelle bateau je m'était lancée en me proposant pour ce partenariat, car en effet, un rhinocéros, ou plutôt un brahmane du Bengale réincarné en rhinocéros me racontait son histoire, qu'il soit sous forme d'animal vivant, d'animal mort, de peau ou de corne. Très vite j'ai été rassurée par le plaisir que m'apporterait ce livre car je ne pouvait plus le quitter des yeux. Il fallait que j'en apprenne plus et encore plus sur ce fameux rhinocéros et son histoire.

Le "Bada", autre nom du rhinocéros va donc nous raconter son passage chez ses différents propriétaires. Je me suis permise de poster dans ma chronique les portraits des différents protagonistes de ce livre, afin de mieux les visualiser.
Le rhinocéros va être tout d'abord offert en 1577 à son premier propriétaire  Dom Sébastien le Désiré, roi du Portugal par les Indes.
Puis, après la bataille des trois rois, c'est Phillipe de Habsbourg, roi d'Espagne qui en 1583 va en hériter.  
 Il sera tout au long de sa vie convoité par l'Empereur Rodolphe II de Habsbourg, empereur du Saint Empire germanique, qui finira par arriver à ses fins.



Finalement il arrivera en 1648 entre les mains de Christine Vasa, reine de Suède avec qui il partagera la vie un long moment.
C'est donc près d'un siècle de l'Histoire de l'Europe et du Maroc que nous raconte ce livre, par l'intermédiaire d'un rhinocéros. 

Tous ces personnages historiques sont décrits avec le plus grand soin. Aussi bien leur histoires, que leurs désirs ou leurs contradictions. On peut voir au fil des pages que pour être monarque, il faut d'abord oublier la personne que l'on est.  Si les désirs prennent le pas sur les obligations, le désastre ne pourra jamais être loin.
Le livre reprend également toutes les idées nouvelles qui vont apparaître à l'Homme pendant cette période comme l'héliocentrisme.

Catherine Clément, l'auteure de ce livre, sait nous tenir en haleine par des chapitres courts, des phrases directes et des dialogues nombreux. Car, en plus de nous parler, le rhinocéros a aussi la capacité de parler aux animaux ou aux choses qui l'entoure.
Étant extérieur à l'Histoire, et surtout comme personne ne se soucie de lui en tant que personnage pensant de ce livre, le bada peut raconter les événements sans être taxé de parti pris lorsqu'il s'agit de religion. Car c'est bien là le thème principal de ce livre : la religion, les guerres qui en découle et la tolérance !

Bien sûr il faut faire la part des choses entre ce qui est avéré comme fait historique et ce qui ne l'est pas, mais passé la surprise du rhinocéros qui parle, tout le roman sonne juste, et on se prend à croire le romancé autant que le véridique ^^

Pour finir, je classerai ce roman parmi mes coups de cœur, car il m'a captivée d'un bout à l'autre. Et j'ai été complètement séduite par le message de paix qu'il véhicule. Je viens de me procurer le voyage de Théo du même auteur qui m'a tout l'air aussi intéressant que celui-ci.

vendredi 27 mai 2011

Les Lames du Cardinal, tome 2 : L'alchimiste des ombres de Pierre Pevel

Après avoir aimé le premier tome de la trilogie, j'ai poursuivi la route des lames du cardinal pour la lecture commune du deuxième tome. Et encore une fois, Pierre Pevel a su m'emmener au siècle de Richelieu afin de revivre cette époque sous un jour nouveau : celui des dragons. Je vous donne d'ores et déjà rendez-vous le 25 juin pour clôturer cette lecture commune avec le 3ème et dernier tome.


Détails du livre
  • Broché: 304 pages
  • Editeur : Bragelonne (18 juin 2009)
  • Collection : Fantasy
  • ISBN-13: 978-2352942535
Quatrième de couverture

Paris, 1633. Les dragons menacent le royaume.
Surgis de la nuit des temps, ils sont avides de pouvoir et décidés à restaurer leur règne absolu. Usant de sorcellerie, ils ont pris apparence humaine et créé une puissante société secrète, la Griffe noire, qui conspire déjà dans les plus grandes cours d'Europe.
Pour déjouer leurs sinistres complots, Richelieu a reformé son unité d'élite, une compagnie clandestine d'aventuriers et de duellistes rivalisant de courage, d'élégance et d'astuce. Six hommes et une femme aux talents exceptionnels prêts à braver tous les dangers et à risquer leur vie pour la Couronne : les Lames du Cardinal.
Mais alors qu'ils ont rendez-vous, par une nuit d'orage, avec une espionne italienne aussi belle que dangereuse qui prétend détenir les clés d'un complot à venir, ils sont loin d'imaginer l'ampleur de la tragédie qui va s'abattre sur la France et les obliger à affronter leur plus terrible adversaire : l'Alchimiste des ombres...

Un extrait

Il roule sur le flanc et, appuyé sur un coude, tend la main vers un coffret dissimulé, près de ses bottes, sous un vieux linge. Il ouvre le coffret, dans lequel se trouvent quatre grosses flasques en verre et métal tenues par des lanières de cuir. La première est vide. Les trois autres – dont l’une est à peine entamée – contiennent la précieuse liqueur de jusquiame, un liquide épais ressemblant à de l’or liquide.
Comme toujours, la première gorgée est un délice.
L’Alchimiste se laisse retomber sur le dos, un petit sourire aux lèvres. Les yeux clos, il apprécie ce moment autant que possible. Un bien-être doux et tiède l’envahit, apaise ses douleurs, berce son âme…
Mais des cris viennent rompre l’enchantement. Des sentinelles donnent l’alerte et c’est aussitôt le branle-bas. L’Alchimiste se lève et va voir à sa fenêtre, qui n’est qu’une ouverture béante d’où l’on domine la cour du manoir et la campagne environnante.
Des cavaliers arrivent au galop par la route.
Des cavaliers en armes, et menés par une silhouette blanche.
L’Alchimiste comprend aussitôt à qui il a affaire. Il comprend également qu’il est pris au piège dans ce manoir qui ne résistera pas longtemps à un assaut.
Il tourne subitement la tête vers le coffret resté près de la paillasse.
Trois flasques de jusquiame dorée.
De quoi tuer un homme.
Et réveiller un dragon

Mon avis

Le style de l'auteur est toujours aussi plaisant : les chapitres sont courts et très rythmés : ils peuvent ménager le suspens en abandonnant les personnages dans certaines situations critiques. Le langage est clair et simple et les descriptions très visuelles. On a l'impression de visiter Paris aux côtés des agents du Cardinal, tellement certaines descriptions sont précises. Les dialogues sont nombreux et donnent encore plus de rythme à l'histoire. 
Je peux tout de même regretter plusieurs répétitions au cours du livre qui auraient pu être évitées : elles ont à chaque fois coupé mon rythme de lecture, impatiente que j'étais de connaître la suite du livre.

L'action est plus présente que dans le premier tome. Le livre s'ouvre d'ailleurs sur une grande bataille qui ne peut que mettre le lecteur en jambe pour ce deuxième tome. On retrouve bien-sûr de nombreux duels et combats typique des livres de cap et d'épée
Comme pour le premier tome, l'action s'accélère au fil du livre, si bien qu'à un certain moment on peine à lâcher l'histoire, quand bien même ce serait pour faire à manger aux enfants, mais rassurez-vous, ils ne sont pas encore morts de faim ^^

L'intrigue est bien ficelée et les indices disséminés au fil des pages. On craint pour la vie de nos héros qui doivent affronter des dragons sous différentes formes et espèces. La magie qui n'était que peu présente dans le premier tome revient en force avec la présence d'un Sorcier Drac. Le lecteur suit diverses pistes au travers de petits groupes de personnages pour finalement arriver à la conclusion de ce livre. Le complot sera-t-il déjoué ? Ou bien n’était-ce qu'un prélude à plus gros encore ? 

Les personnages sont fidèles à eux-même : ils sont attachants et plein de caractère. On en apprend un peu plus sur leurs passés individuel et commun, sans toutefois en dire trop. Je pense que certaines révélations sont gardées pour le dernier tome. 
Ma préférence pour ce tome va à Saint-Luc et Leprat. L'auteur introduit dans ce tome plusieurs personnages dont nous n'avions qu'entendu parler dans le premier tome, ainsi que d'autres tout nouveaux. Le groupe des Lames parait toujours aussi soudé et l'on ne peut que rêver de faire partie de cette "police secrète" du Cardinal pour partager leurs aventures.

J'ai enfin souri à l'évocation de certains mousquetaires célèbres qui ont peuplés notre enfance et adolescence. Ils donnent encore plus de poids à la version de ce Paris historique menacé par les dragons. 

Retrouvez les avis de mes co-lecteurs en cliquant sur leurs pseudos : Minidou, Reveline, Delcyfaro

lundi 23 mai 2011

Trolls et légendes de Mons

En vacances dans le nord de la France, nous avons eu la possibilité de découvrir le festival Trolls et Légendes de Mons. Nous sommes donc partis vers la Belgique pour traverser la frontière entre réel et imaginaire.


Ouvrant nos yeux tout ébahis, nous avons côtoyés quelques peuplades diverses et variées dont voilà quelques exemples dont je vous laisse deviner les origines...





Pour en voir encore plus, dirigez-vous par ici

Mais c'est lorsque nous sommes arrivés à la zone "Édition" que nous avons été le plus surpris. Un bon nombre d'auteurs de notre imaginaire étaient là pour présenter leurs œuvres. L'invitée d'honneur étant Robin Hobb dont je n'ai pas pu m'approcher : des trolls, des lutins et des ogres en nombre attendaient déjà pour la rencontrer.


Il y avait aussi Sire Cédric dont je n'ai pas encore eu l'occasion de re testé l'écriture (malgré tout le bien que j'en lis)


 J'ai pu discuter avec Gilles Francescano abordant entre autres un sujet qui nous est cher : Pierre Bottero. C'est lui qui a dessiné les magnifiques illustrations du chant du Troll dont vous pourrez retrouver ma chronique ici


Enfin, je me suis laissée tentée et je suis allée rendre visite à Pierre Pevel dont je venais de lire le premier tome de la trilogie des lames du cardinal. Je suis repartie avec l'intégrale de la trilogie de Wielstadt dédicacée. 


Nous sommes repartis de là les yeux plein de rêves, le sac plein de livres (la trilogie de Wielstadt pour moi, les deux premiers tomes de Dragor de Kathya Cautillo qui avaient tapé dans l’œil de mon fils, un livre pour enfant : Dana reine des dragons de Xavier Bascor entre autres ...) et les bras chargés d'armes : hache à double tranchant pour moi, arbalète pour mon homme, arc et flèches pour mes deux plus grands et épees et boucliers pour mes deux plus petits !!!

En bref : une journée comme on les aime !

samedi 14 mai 2011

Bloody Valéria de Stéphane Gravier

Dans la famille thriller, je suis plutôt casanière, et le sachant, j'essaie d'essayer d'autres auteurs, d'autres styles. C'est pourquoi, je me suis proposée pour ce partenariat spécial avec Stéphane Gravier et Livraddict.
Merci à eux ! Le livre a été reçu en pdf et aussitôt glissé dans mon e-book reader. J'ai ainsi pu très vite commencer ma lecture et découvrir ce thriller à la française, original et très rythmé. Il m'a beaucoup plu. Il faudra lire ma chronique pour savoir pourquoi.


Détails du livre
  • Relié: 236 pages
  • Editeur : Mon Petit Éditeur (6 février 2010)
  • ISBN-13: 978-2748353471
Quatrième de couverture

Quand votre usine ferme ses portes du jour au lendemain, sans raison apparente, et que votre frère reprend contact avec vous après deux ans de silence pour vous annoncer que sa femme et sa fille viennent d'être kidnappées, vous pouvez vous dire que les choses ne tournent plus vraiment rond. Mais quand vous découvrez un lien entre ces deux événements a priori totalement étrangers, vous comprenez qu'il ne s'agit là ni du hasard ni même de la malchance. Vous pouvez croiser les doigts et espérer que tout va bien se passer. Vous pouvez, mais au fond, vous savez qu'il est sans doute déjà trop tard et que plus rien ne pourra éviter le pire. "Bloody Valéria" est un thriller politique grand public, mêlant suspense, action et humour. Une histoire haletante, des personnages attachants et une écriture travaillée et piquante. Une très bonne lecture qui ravira les amateurs du genre mais aussi les autres.

Un extrait

L’homme était massif, blindé de dédain. Il suintait une haine aussi austère que spontanée. Armoire nazie. Plus impressionnant que n’importe quelle brute croisée au détour d’un ring, il était pire encore en association avec les images qu’il inspirait à l’imagination de Nathan. Une calamité concrétisée, un chaos qui se transmettait en dérive de l’un vers l’autre, une apocalypse en sens unique. 
Monumental, l’homme usait de son encombrement avec une autorité sèche que l’on comprenait agressive, de son attitude comme d’un concentré de violence. Ses muscles, son cou imposant semblaient frémir, animés indépendants sous la veste de cuir et son crâne rasé laissait paraître des veines aussi grosses que des doigts. Nathan respirait tout juste, étouffé d’idées désordonnées et masquait avec gaucherie les larmes naissantes et les supplications qui lui noyautaient le ventre. L’horizon était maintenant bouché, l’avenir englué du pire et Nathan nourrissait son bourreau sans le vouloir, alimentait sa propre panique et donnait toute liberté à la menace. 
— Quand ce sera le moment, continua la Masse, vous n’aurez qu’à suivre les instructions que l’on vous donnera ! Est-ce bien compris ? 
Nathan secoua simplement la tête, à peine, avec peine. Impossible de parler, incapable de contrôler les nœuds qui s’étaient formés autour de ses cordes vocales et qui bloquaient toute vibration. La crise cardiaque, la foudre, peu lui importait, mais pourvu que tout s’arrête aussi soudainement que cela venait de commencer, pourvu que le choc soit plus fort que ses faibles artères et que le sang s’écoule comme une libération. Foudroyé pour échapper à la torture, foudroyé d’un égoïsme d’instinct.

Mon avis

Tout d'abord parlons du thème de ce livre classé comme thriller politique. Certes, il est question de politique mais il est question de tellement plus ici, que c'est un peu injuste de le catégoriser ainsi. Surtout qu'on entraperçoit juste un des côtés de la politique. Les autres thèmes abordés sont le chantage, l'amour fraternel et filial et le syndicalisme, entre autres !

La construction du livre est très originale : on suit, tour à tour, les différents personnages qui sont tous au départ indépendants. Et c'est là que la plume de l'auteur fait la différence car il utilise un style différent pour chaque personnage, il va même jusqu'à varier la méthode d'écriture passant d'une narration à la première puis à la troisième personne. On ne peut donc pas parler du style sans parler des personnages.  Personnages d'ailleurs très attachants, plus d'ailleurs pour leurs faiblesses que pour leurs forces...

Commençons par Victor, celui dont le style est le plus marquant puisqu'il raconte "ses chapitres" à la première personne. Le lecteur a donc plutôt tendance à s'identifier à lui, surtout que Victor est un original. Il agit parfois surtout sans réfléchir. On peut dire qu'il se laisse porter par la vie. Le style dont l'auteur use pour Victor est un style casi "enragé" parfois "ravagé", plein d'images très personnelles. Le lecteur ne peut qu'adorer, une fois la surprise première passée.

Pour les autres personnages, l'auteur utilise la troisième personne pour raconter "leurs chapitres". 
On rencontre donc Nathan, le docteur cartésien qui pèse toutes ses actions et leurs conséquences. Il va devoir prendre des risques pour sauver ceux qu'il aime. Même si cela lui rappellera encore une fois qu'il n'est pas tout puissant et qu'une aide extérieure peut être salvatrice.

Valeria est telle un rayon de soleil. C'est la princesse de ce livre et comme toute princesse qui se doit, elle est en détresse. Cependant, c'est aussi une princesse moderne, libérée, qui n'a pas besoin d'attendre son prince charmant pour agir. D'ailleurs, elle pourrait même aller sauver le prince, s'il tarde trop !

Entre ces trois personnages gravitent d'autres personnages secondaires dont les méchants, bien sûr, qui joueront avec leurs vies, leurs sentiments, leurs espoirs.

L'histoire est la grosse surprise de ce livre alors je ne vais pas vous la dévoiler. Par contre, vous pouvez découvrir sur Deezer la bande son de ce livre qui vogue entre les groupes de rock Franz Ferdinand ou Eiffel, mais aussi vers quelques classiques tels Boney M ou AC/DC

Tous ces atouts font que ce livre se lit très vite et très facilement, d'autant qu'il est plutôt court. Je pense d'ailleurs lire très vite d'autres thrillers de l'auteur dont je viens d'acheter les versions numériques : le secret de l'eau et le maître des fils.

dimanche 8 mai 2011

Fils-des-Brumes, tome 1 : L'Empire ultime de Brandon Sanderson

Si vous suivez ce blog, vous savez sans doute que je suis une fan de la série la roue du temps dont l'auteur Robert Jordan est mort, avant d'avoir pu achever sa série. C'est alors qu'un jeune auteur, inconnu pour moi, a été choisi pour terminer cette série. Les derniers tomes, écrits par Brandon Sanderson, ne seront traduits en français qu'à partir de cette fin d'année et j'avais envie me faire une idée de son style avant d'arriver à cette passation d'écriture dans la "roue du temps". C'est alors que j'ai découvert cette trilogie sur le blog de Blackwolf. Poussée par mon envie, sa critique excellente et mon amour de la fantasy, j'ai craqué pour cette trilogie, un poil onéreuse mais qui en vaut plus que la peine. C'est, pour le moment, le plus gros coup de cœur de cette année. Je le place juste avant le nom du vent qui avait été il y a un mois un autre très gros coup de cœur.


Détail du livre
  •  Titre VO : Mistborn, book 1 : The Final Empire (2006)
  •  Traduction : Mélanie Fazi
  • Broché: 616 pages
  • Editeur : Orbit (17 mars 2010)
  • Collection : Fantasy
  • ISBN-13: 978-2360510108
Quatrième de couverture

Les brumes règnent sur la nuit,
Le Seigneur Maître sur le monde.

La jeune Vin ne connait de l’Empire Ultime que les brumes de Luthadel, les pluies de cendre et le regard d’acier des Grands Inquisiteurs. Depuis plus de 1000 ans, le Seigneur Maître gouverne les hommes par la terreur. Seuls les nobles pratiquent l’allomancie, la précieuse magie des métaux.
Mais Vin n’est pas une adolescente comme les autres. Et le jour où sa route croise celle de Kelsier, le plus célèbre voleur de l’Empire, elle est entraînée dans un combat sans merci. Car Kelsier, revenu de l’enfer, nourrit un projet fou : renverser l’Empire.

Un extrait

Vin resta un moment immobile, mal à l'aise. Puis Kelsier désigna sa chope de bière d'un mouvement de tête.
- Tu ne bois pas.
- Vous avez pu y verser quelque chose, répondit Vin.
- Oh, je n'avais même pas besoin de glisser quelque chose dans ta boisson, dis Kelsier en souriant, tirant un objet de la poche de son veston. Après tout, tu vas boire ce flacon de liquide mystérieux de ton plein gré.
Il posa sur la table un petit flacon. Vin fronça les sourcils, observant le liquide qu'il contenait. Il y avait un résidu sombre tout au fond.
- Qu'est-ce que c'est ? demanda-t-elle.
- Si je te le disais, ce ne serait plus mystérieux, dit Kelsier en souriant.
Dockson leva les yeux au ciel.
- Ce flacon contient une solution d'alcool et des copeaux de métal, Vin.
- De métal ? demanda-t-elle en fronçant les sourcils.
Deux des huit métaux de base de l'allomancie, expliqua Kelsier.
Nous devons faire des tests.
Vin étudia le flacon. Kelsier haussa les épaules.
- Tu vas devoir le boire si tu veux en savoir plus sur ton Porte-chance.
- Buvez-en la moitié d'abord, dit Vin.
Kelsier haussa un sourcil.
- Un peu paranoïaque, à ce que je vois.
Elle ne répondit pas.
Enfin, il soupira, s'empara du flacon et le déboucha.
- Secouez-le d'abord, insista Vin. Comme ça, vous allez boire une partie du dépôt.
Kelsier leva les yeux au ciel mais s'exécuta, secoua le flacon et en vida la moitié. Il le reposa sur la table avec un bruit sec.
Vin fronça les sourcils. Puis elle toisa Kelsier, qui sourit. Il savait qu'il la tenait. Il lui avait montré son pouvoir, il l'avait tentée par ce biais. La seule raison de se soumettre à ceux qui possèdent le pouvoir, c'est d'être en mesure d'apprendre un jour à leur prendre ce qu'ils possèdent. C'étaient les paroles de Reen.
Vin tendit la main pour s'emparer du flacon, puis en but le contenu. Elle attendit qu'il se produise une transformation magique, une vague de pouvoir - ou même des signes d'empoisonnement. Mais elle ne ressentit rien.
Pas franchement spectaculaire. Elle fronça les sourcils et se laissa aller en arrière sur sa chaise. Par curiosité, elle explora son Porte-chance.
Et sentit ses yeux s’écarquiller de stupéfaction.
Il était là, pareil à une immense réserve dorée. Une réserve de pouvoir tellement incroyable qu'elle dépassait sa compréhension

Mon avis

Commençons par le style, puisque c'est tout d'abord cela qui m'a poussé vers ce livre. Dès les premières pages, Brandon Sanderson nous happe dans son univers. Son style est fluide, riche en dialogues. Les mots sont simples, et ils s’enchaînent avec brio, emportant le pauvre lecteur sans défense vers une page, puis une autre...
Et c'est sans compter sur l'action omniprésente qui défile tout au long du livre. Des surprises, des déceptions, des rebondissement, et même des amours contrariés. Tout concourt pour nous faire aimer ce livre et ne pas le lâcher.

Et l'histoire n'en est que plus passionnante. Et comment ne le serait-elle pas ? Le monde est indéniablement novateur (au moins pour moi). Le monde est en poussière : les cendres tombent du ciel depuis 1000 ans, les arbres et leurs feuilles ont perdu leur verdure, ils sont bruns, les fleurs n'existent plus, l'esclavage est la base de l'économie, les nobles sont cruels et le Seigneur Maître règne en tyran ! C'est sans parler du soleil rouge ou encore des brumes menaçantes qui tombent sur la Terre dès que la nuit s'annonce
Les skaas sont tellement anéantis par ces 1000 ans d’esclavage, de brimade, de cruauté qu'ils n'espèrent plus, ne se révoltent plus et ne pensent juste plus qu'à ce qui ne les fera pas tuer par caprice d'un noble ou d'un autre. Alors quel espoir reste-t-il ?
Une bande de voleurs vont essayer de faire bouger les choses, mais dans quel but ? L'enrichissement ou le bien-être des skaas ? 
Tout est très bien construit, tout est cohérent et l'histoire fonctionne ! Qui n'a jamais joué à Robin des bois lorsqu’il était gamin ?

Il est temps de parler des personnages qui sont tout simplement sublimes, hauts en couleurs et pour le moins attachants. Leur groupe est très soudé, alors que chacun a sa spécialité et que tous se chamaillent amicalement. Bien sûr, les personnages principaux, Kelsier et Vin se démarquent par leurs actions, leur courage et aussi leur folie (si si c'est une qualité), mais j'ai aussi beaucoup aimé le Terrisien Saked, entre autres pour son humour et aussi Elend Venture pour sa nonchalance.
Les autres personnages sont tout aussi bien, mais je ne peux pas tous vous les décrire, puisqu'aussitôt ma chronique lue, vous irez trouver ce livre et commencer à le lire (message subliminal adressé aux amateurs de fantasy)

Une fois encore j'ai été surprise par l'ingéniosité des auteurs qui inventent toujours et encore des sortes de magie plus innovantes les unes que les autres. Ici, il s'agit d'une magie liée aux métaux et alliages. Il s'agit de l'allomancie. Certains Hommes peuvent brûler un ou plusieurs métaux pour en retirer une forme de pouvoir. Il peut s'agir de force, de perception, de mouvement, etc. Ces Hommes sont appelés brûmands ou fils-des-brumes, selon le cas.

En conclusion, je dirai que j'ai été plus que séduite par ce livre, même si encore c'est un beau pavé de 600 pages écrit en petit. C'est un gros coup de cœur non seulement pour son univers en pièce, pour ses personnages ou encore pour sa magie. En fait je l'ai adÖré
Il n'est pas sans me rappeler les aventures des Salauds Gentilshommes de Scott Lynch, même si celui-ci est, à mon sens, encore mieux !

dimanche 1 mai 2011

La Belgariade, tome 2 : La reine des sortilèges de David Eddings

Venant de lire le premier tome, je n'ai pas pu m'arrêter en si bon chemin. J'ai donc poursuivi le voyage avec Sire Loup, tante Pol, Garion, Durnik, Barak et bien sûr Silk vers la suite de leurs aventures. Ce 2ème tome est marqué, entre autres, par l'apparition de nouveaux personnages. Sans surprise, je l'ai dévoré... Ce n'est pas comme si c'était, au moins, la 5ème fois que je le lisais ^^ (d'ailleurs, il va falloir que je renouvelle mon tome car il se décompose :S) et je vais vite lire le 3ème tome.


Détails du livre
  • Titre VO : The Belgariad, book 2: Queen of Sorcery (1982)
  • Traduction : Dominique Haas 
  • Poche: 415 pages
  • Editeur : Presses Pocket (1 décembre 1990)
  • Collection : Presses Pocket
  • ISBN-13: 978-2266033749
Quelques mots sur l'auteur (en l’occurrence les auteurs)


David Eddings (7 juillet 1931 - 2 juin 2009) est un écrivain américain dans l'État de Washington. Il a écrit de nombreux romans célèbres de Fantasy, dans le sous-genre de la High fantasy. Sa femme Leigh Eddings décédée en 2007 à 69 ans, est considérée comme la co-auteure non créditée de nombre de ses romans, et est reconnue comme telle dans ses œuvres les plus récentes.
Je n'ai pas trouvé de photo de madame :(


Quatrième de couverture

Horreur! Le dieu pervers, Torak, va s'éveiller! Les temps sont venus, l'univers vacille et Belgarath se hâte : il n'est que temps de retrouver l'Orbe d'Aldur, le joyau du destin, qui peut sauver les hommes de la colère des dieux. De la brumeuse Arendie à la putride Nyissie, patrie des Hommes-Serpents, Belgarath entraîne Garion sur une route semée d'embûches. Garion, le petit paysan qui n'a jamais cru aux sorts, ne sent pas la haine qui le menace, ne comprend pas ces femmes qui se pressent autour de lui : une pour l'instruire, une pour le séduire, une pour le réconcilier avec les pouvoirs dont il ne veut pas...
Est-ce lui, l'Enfant de Lumière, le descendant des rois de Riva, l'enfant marqué par les présages, de toute éternité, pour affronter Torak?

Un extrait

Le lendemain matin, Silk sortit de la tour revêtu d’un magnifique pourpoint marron, un bonnet pareil à un sac de velours noir incliné d’un air insolent sur une oreille. 
— Qu’est-ce que c’est que cet accoutrement ? remarqua tante Pol. 
— Je suis tombé sur un vieil ami en fouillant dans mes balluchons, raconta Silk, d’un petit air dégagé. Un dénommé Radek de Boktor. 
— Serait-il arrivé quelque chose à Ambar de Kotu ? 
— Ambar est un brave garçon, expliqua Silk d’un ton quelque peu dépréciatif, mais un Murgo du nom d’Asharak a déjà entendu parler de lui et a pu prononcer son nom dans certains milieux. A quoi bon chercher les ennuis quand on n’y est pas obligé ? 
— Ce n’est pas une mauvaise idée, approuva sire Loup. Un marchand drasnien de plus ou de moins n’attirera pas l’attention sur la Grand-Route de l’Ouest,quel que soit son nom. 
— Je vous en prie, objecta Silk, en prenant des airs de grand blessé. Le nom joue un rôle capital. C’est sur lui que repose toute l’identité d’emprunt. 
— Je ne vois pas la différence, laissa tomber Barak, avec sa délicatesse coutumière. 
— Ça fait toute la différence du monde. Enfin, tu vois tout de même bien qu’Ambar est un nomade qui n’attache guère de considération à l’éthique, alors que Radek est un homme intègre, dont la parole est respectée dans tous les comptoirs du Ponant. D’autant que Radek ne se déplacerait jamais sans sa suite. 
— Sa suite ? L’un des sourcils de tante Pol fit un bond vers le haut.
— N’y voyez pas autre chose surtout que le légitime souci de parfaire le déguisement, ajouta Silk, avec empressement. Je stipule qu’en ce qui vous concerne, Dame Polgara, il ne me viendrait même pas à l’idée d’essayer de vous faire passer pour une servante. 
— Grand merci.
— Oui, oh ! c’est plutôt que personne ne voudrait jamais y croire. Vous serez ma sœur, venue avec moi pour voir les splendeurs de Tol Honeth. 
— Votre sœur ? 
— A moins que vous ne préfériez être ma mère, suggéra Silk, toujours conciliant. Vous auriez pu entreprendre un pèlerinage à Mar Terrin dans l’espoir d’obtenir le rachat d’un passé tempétueux. 
Tante Pol braqua un moment son regard inflexible sur le petit homme qui lui souriait sans vergogne. 
— Un jour, votre sens de l’humour pourrait vous valoir de gros, gros ennuis, prince Kheldar. 
— Je passe mon temps à avoir de gros, gros ennuis, Dame Polgara. Je ne saurais pas quoi faire si je n’en avais pas. 
— Vous en avez encore pour longtemps, tous les deux ? coupa sire Loup. 
— Encore un petit détail, ajouta Silk. Au cas où nous serions amenés à fournir des explications à quelqu’un, vous, Lelldorin et Garion, vous êtes les serviteurs de Polgara. Hettar, Barak et Durnik, vous êtes les miens.

Mon avis

Ce deuxième tome reprend l'histoire là où nous l'avions laissée. Elle démarre donc en Arendie où la guerre civile menace depuis quelques siècles entre les provinces d'Asturie et de Mimbre. On profite de ce nouveau départ pour découvrir un peu du passé de Polgara.

L'action, même si elle ne m'a pas manquée dans le premier tome, est plus présente. Le groupe doit gérer plusieurs attaques, plusieurs filatures, ou encore plusieurs complots. Le style est toujours aussi fluide, les dialogues savoureux très nombreux accentuant encore cette impression. J'ai vraiment eu l'impression de vivre cette aventure aux côtés de nos héros. On rit, on pleure à leurs côtés sans se rendre compte que les pages défilent. D'ailleurs j'ai été surprise de tourner la dernière page.

L'histoire, même si elle est très manichéenne, nous réserve quelques surprises et on oublie très vite ce côté gentils contre méchants. De même que Garion, nous découvrons les pays qui composent son monde, ainsi que ses habitants et leurs us et coutumes. On en apprend également un peu plus les pouvoirs magiques mis en jeu dans cette fresque.

Les personnages s'approfondissent, les petits nouveaux s'intègrent au groupe avec ou sans heurts, selon. J'aime beaucoup quand Sire Loup en a plein les bottes d'une certaine jeune fille ! Garion est toujours aussi boudeur mais il a trouvé quelqu'un pour lui donner la réplique et lui rabattre son caquet, alors ... Comme pour le premier tome, je trouve que certains des personnages sont plus mis en valeur que d'autres.

Un dernier mot à propos de l'humour dont je n'ai pas encore parlé. Il est une grande composante de cette série. Personnellement, il m'est arrivé de rigoler toute seule, m'attirant de drôles de regards ou des interrogations de mes louloux.