mardi 14 août 2012

L'Héritage, tome 3 : Brisingr de Christopher Paolini

Ce troisième tome commence fort avec la coopération d'Eragon et Roran pour délivrer une damoiselle en détresse. Mais l'ombre de Murtagh pèse sur Eragon. Brisingr est le troisième tome de la série. Je l'ai également bien aimé car l'auteur y développe autant son histoire que ses personnages, permettant au lecteur de suivre l'évolution de chacun.


Détails du livre
  • Titre VO : Inheritance, book 3 : Brisingr
  • Traduction : Danièle Laruelle
  • Broché: 826 pages
  • Editeur : Bayard jeunesse (12 mars 2009)
  • Collection : LITTERATURE DIV
  • ISBN-13: 978-2747014564
Quatrième de couverture

Eragon a une double promesse à tenir : aider Roran à délivrer sa fiancée, Kathrina – prisonnière des Ra’zacs –, et venger la mort de son oncle Garrow. Saphira emmène les deux cousins jusqu’à Helgrind, les Portes de la Mort, repaire des monstres.
Or, depuis que Murtagh lui a repris Zar’oc, l’épée que Brom lui avait donnée, Eragon n’est plus armé que du bâton du vieux conteur. Tandis qu’il veille au pied de la sinistre citadelle, Eragon s’interroge : viendra-t-il à bout des Ra’zacs ?
Il est vrai que, depuis la cérémonie du Sang, à Ellesméra – la cité elfique –, le jeune Dragonnier continue de se transformer, acquérant peu à peu les traits et les fabuleuses capacités d’un elfe. Et Roran mérite plus que jamais son surnom de Puissant Marteau. Quant à Saphira, elle est une combattante redoutable…
Ainsi commence cette troisième partie de l’Héritage, où l’on verra l’intrépide et altière Nasuada, chef des Vardens, subir avec bravoure l’épreuve des Longs Couteaux ; les Vardens affronter les soldats démoniaques de Galbatorix, qui ne ressentent pas la douleur ; Arya et Eragon rivaliser de délicates inventions magiques ; Murtagh chevauchant Thorn, son dragon rouge, batailler dans le ciel contre Eragon et Saphira. On s’enfoncera avec angoisse dans les obscures galeries souterraines des nains ; on se laissera séduire par Nar Garzhvog, le formidable Urgal, et par l’énigmatique Lupusänghren, l’elfe au pelage de loup ; on retrouvera avec bonheur Oromis et Glaedr, le dragon d’or ; on constatera avec jubilation que Saphira montre toujours un goût certain pour l’hydromel… Et on comprendra enfin pourquoi le roman porte ce titre énigmatique : Brisingr, Feu en ancien langage…

Un extrait

« Oui. Il est temps de partir. »
S’écartant de Saphira, Eragon recula en direction du tunnel le plus proche.
- Viens ! lui cria Roran. Vite !
« Eragon ! » s’exclama Saphira.
Il secoua la tête :
- Non. Je reste.
- Tu…, commença Roran.
Un rugissement féroce l’interrompit. Saphira donna un violent coup de queue contre la paroi de la caverne et gratta le sol dans sa rage. Les griffes raclant la pierre produisaient un grincement strident, insupportable.
- Écoute ! hurla Eragon par-dessus le vacarme. L’un des Ra’zacs est toujours en vie. Et va savoir ce qui se cache encore à Helgrind : des potions, des parchemins, des renseignements sur les activités de l’Empire, toutes choses qui nous seraient utiles ! Les Ra’zacs ont peut-être même laissé des œufs, ici. En ce cas, je dois les détruire avant que Galbatorix s’en empare.
Pour Saphira, il ajouta mentalement :
« Je ne peux pas tuer Sloan, il ne faut pas que Roran et Katrina le voient ; je ne tiens pas non plus à ce qu’il meure de faim dans son cachot, ou à ce qu’il soit repris par les sbires de Galbatorix. Je suis désolé, c’est à moi de veiller sur son sort. »
- Comment comptes-tu quitter l’Empire, cousin ? s’inquiéta Roran.
- En courant. Souviens-toi que je suis aussi rapide que les elfes.
Le bout de la queue de Saphira remua. Sans plus d’avertissement, elle bondit vers Eragon, qui battit en retraite dans le tunnel alors même qu’elle tendait une patte scintillante pour l’agripper.
La dragonne pila devant l’entrée trop étroite pour elle et gronda de frustration. Sa masse bloquait toute lumière ; les parois vibraient tandis qu’elle tentait d’agrandir l’ouverture, brisant la pierre de ses griffes, de ses crocs. Ses grognements sauvages, la vue de sa gueule béante aux dents longues comme un avant-bras emplirent Eragon de terreur. Il comprit alors ce qu’éprouvait le lapin au fond de son terrier quand le prédateur qui l’y avait acculé se mettait à creuser.
- Gánga ! s’écria-t-il.
« Non ! »
Posant la tête sur le sol, Saphira leva vers lui un regard pitoyable, puis émit une plainte déchirante.
- Gánga ! Je t’aime, Saphira, mais il faut que tu t’en ailles.
Elle s’éloigna du tunnel, reniflant et miaulant comme un chat.
« Petit homme… »
Il regrettait de lui faire de la peine et n’avait aucune envie de l’obliger à partir. Cette séparation lui fendait le cœur. La douleur de Saphira déferlait sur lui par le lien qui les unissait et s’ajoutait à son angoisse. Presque tétanisé, il rassembla tout son courage pour lui dire :
- Gánga ! Et ne reviens pas me chercher, n’envoie personne d’autre. Je m’en tirerai seul. Gánga ! Gánga !
Avec un feulement exaspéré, elle finit par céder et gagner l’entrée de la grotte.
- Eragon, viens ! lança Roran du haut de la selle. Ne fais pas l’imbécile ! Tu es trop précieux pour risq…
Un tourbillon de bruit et de mouvement emporta le reste de la phrase : Saphira prenait son essor. Dans le ciel limpide, ses écailles scintillaient comme des milliers de diamants bleus. « Elle est superbe, songea Eragon. Fière, noble, plus belle que toute autre créature vivante. Aucun cerf, aucun lion n’égale la majesté d’un dragon en vol. »
« Je te donne une semaine, Eragon. Une semaine, pas plus. Et je reviendrai te chercher, dussé-je me battre contre Thorn, Shruikan et mille magiciens pour te rejoindre. »
Il la suivit des yeux jusqu’à ce qu’elle disparaisse, jusqu’à perdre tout contact mental avec elle. Puis, le cœur lourd, il redressa les épaules, tourna le dos au soleil, à la lumière et à la vie pour s’enfoncer une fois de plus dans les ténèbres des tunnels.

Mon avis

Il faut tout d'abord rappeler que cette série est une série de fantasy destinée à la jeunesse. Cependant, les lecteurs adultes peuvent y trouver leur compte si tant est qu'ils n'oublient pas ce détail. J'ai pour ma part pris du plaisir en lisant cette série pendant mes vacances car elle se lit très vite et n'est pas bien compliquée. 

Le style de l'auteur est toujours fluide et facile, même si j'ai trouvé que ce troisième tome était peut-être plus finement écrit. Cependant, je viens de voir que la traductrice avait changé entre le tome 2 et le tome 3, alors peut-être est-ce un apport de la traduction. J'ai beaucoup aimé lire la partie concertant la formation de Brisingr !

L'histoire progresse, même si parfois on a l'impression que l'armée fait du sur place. D'un autre côté, une grande armée ne se déplace pas si facilement, sans oublier qu'il arrive toujours quelque chose à nos héros :)
L'action est très présente, justement pour cette raison. Les réponses à certains de nos questions commencent à arriver. Il est cependant dommage que certaines choses n'aient été que survolées alors que d'autres sont plus que largement traitées.

Les personnages évoluent, ainsi que les relations entre ces personnages. L'auteur entre plus dans les détails et également en profondeur. J'ai encore une fois aimé les passages où Roran est en action, même si je trouve sa chance insultante, on ne peut pas lui enlever la puissance de son esprit, sans oublier celle de son marteau ;)
J'ai également beaucoup aimé l'apport des Urgals au récit. La tolérance est un grand thème abordé dans ce livre

En bref, un troisième tome intéressant, riche en action, qui se lit très vite !

samedi 11 août 2012

L'Héritage, tome 2 : L'Aîné de Christopher Paolini

Avec énormément de chroniques en retard, je profite d'un petit temps mort pour m'avancer un peu. Je vais vous parler aujourd'hui du deuxième tome d'Eragon (j'ai terminé cette nuit le 4ème et dernier tome) afin d'essayer de ne pas tout mélanger.
Dans le premier tome, nous avions découvert le monde inventé par ce jeune (très jeune auteur) Christopher Paolini. Tout comme premier tome qui est de la fantasy légère et facile, parfaite pour des vacances, j'ai apprécié le deuxième tome.


Détails du livre
  •  Titre VO : Inheritance, book 2 : Eldest
  • Traduction : Marie-Hélène Delval
  • Broché: 804 pages
  • Editeur : Bayard Jeunesse (23 février 2006)
  • Collection : LITTERATURE DIV
  • ISBN-13: 978-2747014557
Quatrième de couverture

Eragon et sa dragonne, Saphira, sortent à peine de la victoire de Farthen Dûr contre les Urgals, qu’une nouvelle horde de monstres fait son apparition… Ajihad, le chef des Vardens, est tué. Nommée par le Conseil des Anciens, sa fille, Nasuada, prend la tête des rebelles. Eragon et Saphira lui prêtent allégeance avant d’entreprendre un long et périlleux voyage vers le royaume des elfes, à Ellesméra, où le garçon poursuit sa formation de dragonnier.
Là, il découvre avec stupeur qu’Arya est la fille de la reine Islanzadì. Cette dernière leur présente en secret un dragon d’or, Glaedr, chevauché par un Dragonnier, Oromis, qui n’est autre que le Sageen- Deuil, l’Estropié-qui-est-Tout, le personnage qui était apparu à Eragon lorsqu’il délirait, blessé par l’Ombre. Oromis va devenir son maître. La formation du jeune Dragonnier se révèle éprouvante. Pendant ce temps, à Carvahall, Roran, son cousin, a engagé le combat contre les Ra’zacs. Ceux-ci, persuadés qu’il détient l’oeuf de dragon qu’Eragon avait trouvée sur la Crête, kidnappent sa fiancée. Prêt à tout pour la sauver, Roran comprend cependant qu’il n’est pas de taille à les affronter. Il convainc les villageois de traverser la Crête pour rejoindre les rebelles au Surda, en guerre contre le roi de l’Empire, le cruel Galbatorix. Or,Nasuada, de son côté, emmène au Surda le peuple des Vardens...
Un extrait
 
Eragon patienta avec les autres, répondant à ceux qui lui adressaient la parole, mais préférant converser avec Saphira dans le secret de son esprit. Le silence qui régnait sur Farthen Dûr lui convenait.
Une demi-heure passa avant qu’un mouvement s’esquisse du côté du tunnel. Une dizaine d’hommes s’en extirpèrent, puis aidèrent des nains à sortir. L’un des hommes – Ajihad, probablement – leva la main, et les guerriers se rangèrent en double ligne derrière lui. Au signal de leur chef, ils avancèrent d’un pas fier vers Tronjheim.
La troupe avait parcouru quelques mètres quand une curieuse agitation se produisit à l’entrée de la galerie : d’autres silhouettes en jaillissaient, comme des abeilles surgissant d’une ruche. Eragon plissa les yeux pour mieux voir, mais c’était trop loin. Il sentit alors le corps de Saphira vibrer comme la corde d’un arc trop tendue :
« Ce sont des Urgals. »
Eragon ne posa pas de question. Il cria :
— Des Urgals !
Et il sauta sur le dos de la dragonne, se maudissant d’avoir laissé son épée dans sa chambre. Personne n’avait envisagé la possibilité d’une nouvelle attaque après que l’armée des monstres eut été mise en fuite.

Mon avis

Le style de l'auteur est toujours fluide et simple. L'action est toujours très présente et le livre se lit très. 
L'histoire n'est pas vraiment originale quoi que j'ai été agréablement surprise par la partie de l'histoire qui concerne Roran, quand bien même celle-ci semble être favorisée largement par la chance. Une autre surprise est l'apparition d'un autre dragon ainsi que son dragonnier, même que l'auteur nous fait deux fois la surprise !

J'ai également beaucoup apprécié la formation du couple dragon/dragonnier, même si, elle semble vraiment rapide pour quelqu'un qui doit sauver le monde.
Je trouve dommage que certaines pistes n'aient pas été exploitées alors que d'autres apparaissent presque par magie. Par exemple, la confrontation qui aurait pu naître de la succession entre Nasuada et les anciens des Vardens, mais la disparition "par magie" des douleurs d'Éragon.

Les personnages sont toujours attachants, quoique Arya, perde beaucoup de son charme, mais j'ai trouvé de nouveaux chouchous en les personnes de Roran et Kathrina. Je n'ai pas du tout apprécié le roi Orrin, d'autant qu'il n'a aucune utilité à l'histoire. On se demande parfois si l'auteur ne voulait pas lui faire jouer un rôle plus important mais y a renoncé. 

En conclusion, un deuxième tome facile et plaisant à lire qui recèle plusieurs surprises, même si l'histoire suit toujours plus ou moins des pistes dites "faciles".