vendredi 28 octobre 2011

Le Clan des Otori, tome 1 : Le Silence du Rossignol de Lian Hearn

Voici encore un livre que je ne connaissais pas avant de m'inscrire aux challenges Livraddict et que j'ai particulièrement aimé. Je n'ai pas su me décrocher de ma lecture et j'ai d'ores et déjà commandé les quatre tomes suivants avec lesquels j'espère me régaler. Merci donc, encore une fois à Livraddict qui sait si bien nous guider dans nos aventures littéraires. Ce livre est classé jeunesse, mais pour ma part, je le recommanderais plutôt aux adolescents, voire aux adultes.


Détails du livre
  • Titre VO : Tales of the Otori, book 1 : Across the Nightingale floor
  • Traduction : Philippe Giraudon
  • Broché: 372 pages
  • Editeur : Gallimard (15 septembre 2003)
  • Collection : Folio
  • ISBN-13: 978-2070302581
L'auteur

Ayant beaucoup aimé ce livre et ne connaissant pas du tout cette auteure, j'ai cherché sur wikipédia quelques informations sur cette Lian Hearn, de son vrai nom Gillian Rubinstein. 
 
Elle est née en 1942 en Angleterre, est diplômée en littérature et a tout d'abord travaillé en tant que critique de cinéma et éditeur d’art à Londres. Depuis 1973, elle vit en Australie. Elle a écrit plus de trente romans, huit pièces de théâtre, et beaucoup de nouvelles. Son premier roman Space Demons a été couronné de plusieurs prix.
 
En 2001, elle publie le premier tome de la saga du clan des Otori, sous le pseudonyme de Lian Hearn. Le choix de l'anonymat provient de la volonté de l'auteur de voir son œuvre jugée pour elle-même et non en fonction de ses précédentes publications, essentiellement réservées à la jeunesse.

Cette saga, qui se déroule sur un île fictive ressemblant au Japon à l’époque féodale, est effectivement sa première œuvre destinée à un public adulte. Elle se compose en 2009 de cinq ouvrages : outre la trilogie initialement prévue par l'auteur (Le Silence du rossignol, Les Neiges de l'exil, La Clarté de la lune), s'ajoutent deux volumes publiés en 2007 (Le Vol du héron) puis 2008 (Le Fil du destin).

Quatrième de couverture

Dans sa forteresse d’Inuyama, l’impitoyable seigneur Iida Sadamu, du clan des Tohan, assure sa protection grâce au “parquet du rossignol” qui conduit à sa chambre. Construit avec un art consommé, ce parquet chante au moindre effleurement d’un pied humain. Aucun assassin ne peut le franchir sans qu’Iida l’entende…

Au XVIème siècle, dans un Japon médiéval mythique, le jeune Takeo grandit dans un village tranquille, au sein d’une communauté qui condamne la violence. Mais cette communauté est victime de persécutions, et les habitants du village de Takeo sont massacrés par les hommes d’Iida. Sauvé et adopté par sire Shigeru, chef du Clan des Otori, le jeune garçon se trouve plongé dans un univers d’intrigues et de luttes violentes entre les clans de ce Japon féodal.

Animé par son désir de vengeance et son devoir de loyauté, transporté par l’intensité de son amour pour la belle Kaede, Takeo devra trouver sa propre voie.
Sa quête le conduira derrière les murailles d’Inuyama, où il devra franchir le parquet du rossignol… cette nuit-là le rossignol se taira-t-il ?

Un extrait

Le cheval se cabra en hennissant quand il sentit l'odeur du sang. Iida resta en selle, aussi impassible que s'il était en fer. Une armure noire le couvrait des pieds à la tête, des bois de cerf couronnaient son casque. Il portait une courte barbe noire sous sa bouche cruelle. Ses yeux brillaient, comme ceux d'un homme traquant du gibier.
Ces yeux étincelants rencontrèrent les miens. Je compris d'emblée deux choses : d'abord, que cet homme ne redoutait rien au ciel ou sur la terre , ensuite, qu'il tuait pour le plaisir de tuer. Maintenant qu'il m'avait vu, tout espoir était perdu.
Il avait son sabre à la main. Je ne fus sauvé que par la réticence de son cheval à s'engager sous le porche. Il piaffa de nouveau, et se cabra. Iida poussa un hurlement. Les hommes qui se trouvaient déjà dans le sanctuaire se retournèrent et se mirent à crier avec l'accent rauque des Tohan quand ils m’aperçurent. Je saisis ce qui restait d'encens, sans sentir ou presque la brûlure à mes mains, et je me précipitai vers les portes. Lorsque le cheval fit un écart dans ma direction, je pressais l'encens contre son flanc. Il se cabra au dessus de moi et ses sabots énormes effleurèrent mes joues. J'entendis le sifflement du sabre qui s'abattait. J'avais conscience de la présence des guerriers Tohan tout autour de moi. Il paraissait impossible qu'ils puissent me manquer, mais j'avais l'impression de m'être dédoublé. Je voyais le sabre d'Iida me tomber dessus, cependant je restais indemne. Je me précipitai derechef sur le cheval. Il s'ébroua dans sa douleur et se lança dans une série de bonds furieux. Déséquilibré par le coup de sabre qui pour une raison mystérieuse avait manqué sa cible, Iida passa par dessus l'encolure de son destrier et tomba lourdement sur le sol.
Je fus saisi d'une horreur qui se mêla bientôt de panique. J'avais désarçonné le seigneur des Tohan. Pour expier un tel acte, la torture et la souffrance ne connaîtraient pas de limites. J'aurais dû me jeter à leurs pieds et implorer la mort, mais je compris que je ne voulais pas mourir. Une force bouillonnait dans mon sang et me disait que je ne mourrais pas avant Iida. Il faudrait d'abord que je le voie mort.

Mon avis

J'ai très vite accroché au style poétique et fluide de l'auteur, que ce soit pour les descriptions, les combats ou les émotions.
La trame du livre n'a rien d'original mais j'ai beaucoup aimé le cadre dans lequel l'auteur fait se dérouler cette histoire. Elle a la capacité d'emmener le lecteur vers cette île imaginaire qui semble tant ressembler au Japon. Ses personnages sont criants de vérité, quand bien même seraient-ils imaginaires.J'ai également beaucoup aimé la pudeur avec laquelle l'auteure évoque les sentiments qui les lient entre eux.

Dans le commencement de ce livre, nous suivons deux personnages qui vont par la suite se rencontrer. Jusque là le livre raconte leur évolution, un chapitre pour l'un, le chapitre suivant pour l'autre etc. J'ai également beaucoup aimé ce découpage qui permet de nous familiariser avec chacun d'entre eux, ainsi qu'avec leurs amis et connaissances.

J'ai beaucoup aimé (aussi !) les différents personnages. Ils sont attachants et bien construits, particulièrement sire Shigeru et dame Maruyama qui sont mes préférés. Les méchants sont nombre et les injustices flagrantes. Les personnages sont tout aussi complexes qu'attachants, ce qui fait que parfois, on se prend à hurler : "Mais pourquoi ?".

Même si la trame de l'histoire semble classique, de petits rebondissements offrent au lecteur des surprises inattendues qui font de ce livre un ouvrage efficace et plein de fraîcheur. Vivement la suite !

Ce livre compte pour plusieurs challenges Livraddict : le big (17/40) et  le jeunesse (14/20).

dimanche 16 octobre 2011

Le 5e règne de Maxime Chattam

Cela fait quelques années que ma mère me dit de lire Maxime Chattam. Étant pour le moment plongée plus que jusqu'au coup dans la fantasy, il m'aura fallu avancer dans mon baby-challenge thriller pour découvrir ce premier livre de l'auteur et comme il le dit lui-même dans sa préface "avec tout ce que cela sous entendait". Ce fût également la découverte d'un nouveau genre pour moi : le thriller fantastique. Et je pense que c'est au genre que je n'ai pas trop accroché, car j'ai bien aimé le livre mais sans plus, je n'ai pas réussi à suivre nos héros dans ce 5ème règne.


Détails du livre
  • Broché: 520 pages
  • Editeur : Pocket (8 juin 2006)
  • Collection : Policier / thriller
  • ISBN-13: 978-2266143776
Quatrième de couverture

Ils auraient dû se méfier.
Respecter le couvre-feu instauré depuis le meurtre du jeune Tommy Harper, retrouvé étranglé près de la voie ferrée.
Reposer ce vieux grimoire poussiéreux tant qu'il était encore temps.
Et surtout... ne pas en tourner les pages.
À présent, Sean le rêveur et sa bande vont devoir affronter le Mal absolu : à Edgecombe, petite ville tranquille de Nouvelle-Angleterre, les éléments se déchaînent, de nouveaux adolescents disparaissent et de mystérieux hommes au charisme effrayant font leur apparition... Et si ce livre maudit détenait la clé du plus effroyable mystère de l'Humanité ?

Un extrait


Il avait vu, Il avait regardé ces petites silhouettes s’agiter un peu plus bas, Il avait entendu l’odieux boucan qu’ils avaient fait. Mais Il n’était pas descendu, Il n’avait pas tenté de se les approprier, non, pas cette fois-ci. Ils étaient trois, pas très costauds d’accord, mais trois tout de même. Si un seul Lui échappait il pourrait donner l’alerte et tout deviendrait plus dur, non, non ; Il allait attendre qu’une bonne occasion se présente et Il nourrirait la Bête. Celle qui Lui parlait la nuit, celle qui Lui envoyait toutes ces images atroces dans son sommeil, celle pour qui Il devait travailler. Car s’Il travaillait bien, s’Il donnait à la Bête ce qu’elle voulait, beaucoup de ce qu’elle voulait, alors Il pourrait retrouver le sommeil, alors Il pourrait repartir sur les routes pour Lui et rien que pour Lui. Il pourrait aller loin de sa perfide tanière, Il irait là où Il voudrait, pour son plaisir. Mais il fallait beaucoup travailler pour la Bête, et déjà, alors qu’Il regardait les trois silhouettes s’éloigner avec leur moto, Il se prépara à servir la Bête.

Mon avis

J'ai beaucoup aimé le style de l'auteur qui a su me faire vibrer quand bien même je n'ai pas réussi a m'accrocher à l'histoire. Il est très descriptif, ce qui fait que pendant l'action, on a souvent l'impression de réellement voir ce qui se passe. Le style est tout de même un peu trop sophistiqué pour des jeunes de 15 ans, du moins, je trouve.

L'histoire est, à mon sens, un peu lente à se mettre en place et je la trouve un peu trop compliquée : au départ, le méchant est l'ogre de la côte Est, puis on se retrouve avec un groupe de méchants encore plus méchants et l'ogre ne devient qu'accessoire.Souvent, je me suis demandé où voulait en venir l'auteur. Et qui était qui. Car les personnages sont nombreux, qu'ils soient gentils ou méchants ^^.

Ceux-ci sont bien définis mais assez caricaturaux. Les adolescents sont un peu trop responsables pour être vrais et les parents un peu trop confiants : ils laissent sortir leurs enfants alors qu'un tueur en série est en ville. J'ai aimé le personnage de Meredith et de Lewis, qui paraissaient moins communs que les autres.

Le thème de l'"au-delà" m'a plutôt laissée sur place car je n'ai pas du tout accroché à cette partie de l'histoire, qui est assez principale dans ce livre. Toute la partie fantastique n'a pas fonctionné avec moi. J'ai tremblé pour nos amis qui ne sont pas épargnés, et en plus qui en redemandent mais je n'ai pas traversé le miroir dans cette histoire.

C'est donc une lecture mitigée pour moi, j'ai beaucoup aimé le style et la partie thriller conventionnelle, je n'ai par contre pas accroché à la partie fantastique du livre. Je pense que je retenterai ma chance avec les thrillers plus conventionnels qu'a écrit Maxime Chattam comme la trilogie du mal qui est d'ores et déjà dans ma PAL.

Ce livre compte pour un point dans mon baby-challenge thriller m'amenant à 7/20

jeudi 6 octobre 2011

Artemis Fowl, tome 1 de Eoin Colfer

Afin d'avancer un peu dans mes challenges, je me suis lancée dans Artemis Fowl. C'est un livre que je ne connaissais pas du tout, je savais que ça parlait de fées et de lutins mais c'est tout. J'ai donc été toute surprise de tomber dans une histoire type d'espionnagele héros est un sale gamin surdoué qui n'en veut qu'à une chose : l'or des fées. Ce livre est vraiment un livre jeunesse et ça se ressent, même si j'ai finalement passé un bon moment.


Détails du livre
  • Titre VO : Artemis Fowl 
  • Traduction : Jean-François Ménard
  • Poche: 355 pages
  • Editeur : Gallimard-Jeunesse (15 mars 2007)
  • Collection : Folio Junior
  • ISBN-13: 978-2070612482
Quatrième de couverture

Un nouveau héros est né. Il a douze ans, est le dernier rejeton d'une dynastie de voleurs irlandais. Il vit dans un château, auprès de sa mère dont l'esprit a flanché lors de la disparition de son mari. La fortune des Fowl est au plus mal. Mais Artemis est un petit génie escorté d'un serviteur tout dévoué et doté d'une force peu commune. Voilà des atouts de poids pour faire aboutir un projet fou, qui ne pouvait germer que dans la tête d'un enfant : s'emparer de l'or des fées…

Un extrait

La fée resta bouche bée.
— Me rendre mon pouvoir magique ? Impossible.
— Oh, mais si. J’ai en ma possession deux ampoules. L’une contient de l’eau de source qui provient du puits des Fées, à soixante mètres sous l’anneau de Tara – l’endroit peut-être le plus magique au monde. Elle annulera les effets de l’eau bénite.
— Et l’autre ?
— Dans l’autre, il y a de quoi faire une petite piqûre de magie humaine. Un virus qui se nourrit d’alcool, mélangé à un agent de croissance. Ce liquide va débarrasser votre corps de la moindre goutte d’alcool de riz, vous délivrer de votre dépendance et même régénérer votre foie défaillant. Ce sera terriblement répugnant, mais dans vingt-quatre heures, vous sauterez partout comme si vous aviez retrouvé la vigueur de vos mille ans.
La fée passa à nouveau la langue sur ses lèvres. Pouvoir rejoindre le Peuple ? C’était tentant.
— Comment savoir si je puis te croire, humain ? Tu m’as déjà joué un mauvais tour.
— C’est vrai. Voici le marché. Je vous donne l’eau de source en toute confiance. Ensuite, quand j’aurai consulté le Livre, vous aurez le remontant. À prendre ou à laisser.
La fée réfléchit. La douleur s’insinuait déjà dans son ventre. Elle tendit la main.
— Je prends.
— Je m’y attendais. Butler ?
Le gigantesque serviteur ouvrit le rabat d’une trousse qui contenait une seringue et deux ampoules. Il prit d’abord celle qui était remplie d’un liquide clair et l’injecta dans le bras moite de la fée. La créature se raidit un instant puis se détendit.
— Puissante magie, dit-elle d’une voix haletante.
— Oui, mais pas aussi puissante que la vôtre lorsque vous aurez eu la deuxième injection. Et maintenant, le Livre.
La fée plongea la main dans les plis de sa robe crasseuse et y fouilla pendant une éternité. Artemis retint son souffle. Enfin ! Bientôt, les Fowl auraient retrouvé toute leur gloire. Un nouvel empire allait naître avec, à sa tête, Artemis Fowl II.
La fée montra son poing serré.
— Ça ne te servira à rien, c’est écrit dans l’ancienne langue.
Artemis hocha la tête, préférant ne pas prendre le risque de parler.
Elle ouvrit ses doigts noueux. Au creux de sa main reposait un minuscule volume à la reliure d’or, de la taille d’une boîte d’allumettes.
— Voilà. Tu peux le regarder pendant trente de tes minutes d’humain. Pas plus.
Butler prit le minuscule ouvrage avec révérence. Il actionna un appareil photo numérique et entreprit de photographier l’intégralité du Livre dont les pages étaient aussi minces que du papier à cigarette. L’opération dura plusieurs minutes. Lorsqu’il eut terminé, le volume tout entier était contenu dans la puce de l’appareil photo. Artemis préférait ne courir aucun risque en matière d’information.

Mon avis

Voyons tout d'abord le héros : Artemis Fowl, héros innovant en littérature jeunesse car ne devant pas sauver le monde. C'est un garçon âgé de 12 ans, héritier d'une grande famille irlandaise, qui a perdu une grande partie de sa fortune avec la disparition, voire la mort de monsieur Fowl senior (Artemis ne croit pas à la mort de son père). Il est surdoué, antipathique, malfaisant et aidé par un serviteur élevé pour protéger et servir. Il se fiche du bien ou du mal et ne vise qu'une seule chose, rétablir la fortune familiale.
On est vraiment loin des héros de fantasy qui œuvrent pour le bien et c'est le point original du livre, même si finalement je me suis plus attachée aux personnages féeriques qu'à ce sale gosse.

En effet, après avoir découvert Artemis et sa mini bande de truands, on découvre les cibles de celle-ci : les fées, les lutins, et autres personnages plus ou moins merveilleux. On fait la connaissance de Holly Short, une fée qui travaille dans les FARfadet ou encore les Forces Armées de Régulation auxquelles sont rattachées les Fées Aériennes de Détection, de son chef, le commandant Root, d'un centaure créatif et blagueur du nom de Foaly, et de quelques autres.

Malheureusement, bien que les personnages aient chacun leur petit caractère, j'ai trouvé que c'était trop caricatural, trop peu soigné pour vraiment m'impliquer dans l'histoire. Je rappelle, qu'il s'agit de lecture jeunesse destinée, je pense, à de jeunes collégiens. Ma fille qui a lu ce livre en sortant de CE2 à tout à fait accroché.

J'ai tout de même apprécié de voir comment les différentes légendes et les différentes caractéristiques qu'on retrouve dans le monde féerique ont été utilisées dans ce livre. Par exemple, l'utilisation d'ailes motorisées pour contrebalancer la perte "génétique" au fil des générations des ailes corporelles.

Je n'ai pas trop accroché non plus au style de l'auteur qui est assez lourd. J'ai trouvé les apartés pour le lecteur peu utiles et l'humour vraiment trop récurent. Les blagues drôles qui se répètent deviennent souvent moins drôle ;).

Ce livre compte pour le baby-challenge fantasy et jeunesse amenant mes scores respectifs à 10 et 13

lundi 3 octobre 2011

Les Âmes croisées de Pierre Bottero

Voici le dernier ouvrage, l'ultime si j'ose dire, de ma série Pierre Bottero. Il me reste encore à lire les "petits livres indépendants" tels Zouk ou Fils de sorcières etc. que pour la plupart je n'ai jamais lu et que je me réserve pour les jours grisaille à venir (l'hiver à Munich finira bien par arriver, le plus tard possible j’espère).
Avec ce dernier livre, Pierre Bottero nous offre une fresque gigantesque où tout est lié, ce dernier livre servant de trait-d'union entre toutes les trilogies. On ne peut que regretter que sur les deux tomes prévus initialement n'en est sorti jamais qu'un seul, du fait de la mort accidentelle de l'auteur le 8 novembre 2009. Ce livre fût lors de ma première lecture et encore aujourd’hui un très gros coup de cœur, au même titre que la trilogie du pacte des MarchOmbres.


Détails du livre
  • Broché: 423 pages
  • Editeur : Rageot (17 février 2010)
  • ISBN-13: 978-2700237481
Quatrième de couverture

"Qui veux-tu être, Nawel ? Qui veux-tu vraiment être ?"
Elle le savait désormais.
-Je me nomme Nawel Hélianthas...
Un vœux, un simple choix, possédait-il le pouvoir d'orienter une existence entière ?
- Je sollicite le droit et l'honneur de revêtir...
Un mot, un unique mot pouvait-il devenir une clé ?

Deux extraits

La ville Cendre, répéta Ol Hil' Junil l'air songeur. Dis-moi, jeune Hélianthas, t'es-tu déjà demandé pourquoi Cendres et Perles s'appellent ainsi ?
- Non, répondit Nawel, et je t'avoue que cela ne m'intéresse pas.
- Les Cendres sont multitude, expliqua le fou du roi sans tenir compte de la remarque. Pareils à ces grains impalpables qui s'accumulent dans les foyers de nos cheminées, ils se dispersent au moindre souffle, se balaient sans difficulté et n'ont aucune consistance, aucune véritable réalité. Pourtant...
- Pourtant ? demanda Nawel, attentive malgré elle.
- Lorsque l'on arrose la cendre, elle devient aussi dure que la pierre. L'inconscient qui ignore cela court le risque de voir son foyer se fendre.
- Il ne pleut pas souvent à AnkNor, ironisa Nawel, je doute que les Cendres changent un jour de nom pour devenir des Pierres.
- L'eau n'est pas le seul liquide disponible, rétorqua le fou. Il est possible d'obtenir le même résultat en arrosant la cendre avec de la sueur ou du sang.
Nawel fronça les sourcils. Sans qu'elle sache vraiment pourquoi, les paroles d'Ol Hil' Junil lui déplaisaient.
- Et les Perles ? s'enquit-elle néanmoins.
- Une perle est un miracle de la nature. Belle, fine, unique, elle repose dans son écrin, provoquant les regards émerveillés de ceux qui la contemplent. Pourtant...
- Pourtant ?
- Au cœur de chaque perle, il y a une impureté, un grain de sable, une souillure. La nacre, si admirable, n'est que le moyen utilisé par le coquillage pour se protéger de cette souillure.
- Dois-je entendre que le cœur des Perles est souillé ?
Nawel avait durci le ton, ce qui fit sourire le fou.
- Les Perles possèdent-ils un cœur ? La question, importante, l'est moins que savoir s'ils possèdent des oreilles. Un cœur pour aimer, des oreilles pour entendre. Possèdes-tu un cœur, Nawel Hélianthas ? Et des oreilles ?
Il sourit. Un sourire aussi lumineux que triste qui doucha la colère naissante de Nawel et la contraignit au silence.

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- « La vie est un chemin qui se parcourt dans un seul sens », m'a dit Sylia la seule fois où nous nous sommes disputés. La reprendre à zéro est impossible. On peut choisir sa destination, réfléchir quand on arrive à une intersection, ralentir, accélérer, décider de ne plus refaire les mêmes erreurs, on ne revient jamais en arrière. Je comprends aujourd'hui à quel point elle avait raison.
Ses traits s'apaisèrent. Un peu.
- Le passé sert à construire l'avenir mais il est immuable. Me venger ne rendra pas la vie à celle que j'aime, me venger est aussi vain que vouloir remonter le temps.

Mon avis

Tout d'abord, un mot sur la couverture que je trouve magnifique (celle de l'édition brochée car j'aime beaucoup moins celle de l'édition de poche). Elle me donne des frissons dès que je la regarde un peu trop longtemps. Elle a été dessinée par Gilles Francescano, qui a, entre autres collaboré avec l'auteur pour nous offrir le chant du Troll, un roman graphique superbe dont vous pourrez retrouver ma chronique ici.

Le style de l'auteur est, comme toujours, talentueux. Il nous emporte vers des horizons dont nous ne pourrions rêver et tout ceci avec facilité, fluidité. Le lecteur, dès lors qu'il a ouvert le livre, ne peut plus le reposer. La première fois que j'ai lu ce livre, je l'ai lu de bout en bout, sur une même journée. Et je me souviens que je n'ai pas pu m'empêcher de pleurer à plusieurs de nombreuses occasions. Car ce livre nous fait passer de multiples émotions qu'il est plutôt difficile de contrôler.

L'histoire quant à elle, nous emmène dans un monde que le lecteur adepte de l'auteur ne connaît pas et à la rencontre de Nawel Hélianthas, jeune fille de dix-sept ans. La société est dans ce monde divisée en deux castes : les Perles qui sont peu nombreux mais très puissants et les Cendres qui sont multitude et insignifiance. Nawel est une jeune Perle, prétentieuse et exigeante. Un jour, un événement tragique dont elle est la cause vient bouleverser son univers, sa vie et les choix qu'elle sera amenée à faire, car ses amis et elle doivent choisir la Robe qu'ils porteront jusqu'à la fin de leur existence (c'est à dire leur fonction - il en existe 10). Cette décision est irrévocable... Les choix de Nawel et de ses amis seront-ils l'expression de leur souhait propre ou celui qui leur est tacitement imposé par leur famille ou la hiérarchie ? À travers rencontres et aventures Nawel partira à la découverte de son univers mais surtout à la rencontre avec elle-même.

Les personnages de cette histoire sont un point très fort de ce livre car ils sont dépositaires de nos émotions et quand bien même ils seraient aux premiers abords détestable comme Nawel, ils n'en sont que plus attachants. Car sous la carapace se trouve autre chose.
Les thèmes abordés dans cette histoire, qui sont très chers à l'auteur sont la tolérance, le regard des autres. et le respect de la différence.

Ce livre avec la trilogie d'Ellana sont mes préférés parmi tous ceux qu'a écrit Pierre Bottero. Peut-être parce que l'écriture est plus mâture, plus ouverte et plus proche des problèmes de notre monde. Ce livre est un coup de cœur !