mercredi 29 février 2012

Quand souffle le vent du nord de Daniel Glattauer

Lors du 1er anniversaire de ce blog, j'ai mis en jeu des livres en proposant des lectures communes aux gagnants. C'est chose faite pour ce livre qui est pour moi un très gros coup de cœur
D'ailleurs, après la lecture des 30 premières pages, j'ai acheté ce livre à une amie et une fois terminé, je l'ai aussi offert à ma mère, qui n'a plus qu'une hâte lire la suite ^^.


Détails du livre
  • Titre VO : Gut gegen Nordwind
  • Traduction :
  • Poche: 348 pages
  • Editeur : Le Livre de Poche (30 mars 2011)
  • Collection : Littérature & Documents
  • ISBN-13: 978-2253157304
Quatrième de couverture

En voulant résilier un abonnement, Emma Rothner se trompe d'adresse et envoie un mail à un inconnu, un certain Léo Leike. Ce dernier, poliment, lui signale son erreur ; Emma s'excuse, et, peu à peu, un dialogue s'engage entre eux, par mail uniquement. Au fil du temps, leur relation se tisse, s'étoffe, et ces deux inconnus vont se mettre à éprouver l'un pour l'autre une certaine fascination. Alors même qu'ils décident de ne rien révéler de leurs vies respectives, ils cherchent à deviner les secrets de l'autre... De plus en plus attirés et dépendants, Emmi et Léo repoussent néanmoins le moment fatidique de la rencontre. Emmi est mariée, et Léo se remet à grand peine d'un chagrin d amour. Un jour, pourtant – enfin ! –, ils décident de se donner rendez-vous dans un café bondé de la ville. Mais ils s'imposent une règle : reconnaître l'autre qu'ils n'ont pourtant jamais vu, avec interdiction formelle de lui parler...

Un extrait 

Le jour suivant
Objet : Me froisser
Cher Léo, j’abandonne le « Leike ». Vous pouvez donc oublier le « Rothner ». J’ai trouvé vos mails d’hier tout à fait savoureux, je les ai lus plusieurs fois. J’aimerais vous faire  un  compliment.  Je  trouve  fascinant  que  vous  soyez capable d’engager la conversation avec une personne que vous  ne  connaissez  pas  du  tout,  que  vous  n’avez  encore jamais vue et que vous ne verrez probablement jamais, de qui vous n’avez rien à attendre, et cela sans savoir si elle vous  répondra  de  la  même  manière.  C’est  une  attitude atypique  chez  les  hommes,  que  j’apprécie  chez  vous.  Je voulais    commencer    par    vous    dire    cela.    Bien,    et maintenant je voudrais aborder quelques points :
1. Vous avez une psychose avancée des mails de vœux groupés.  Où  l’avez-vous  attrapée  ?  Il  semble  que  l’on vous  vexe  à  mort  quand  on  vous  souhaite  un  «  joyeux Noël  et  une  bonne  année  ».  Bien,  je  vous  promets  que  je ne   le   ferai   plus,   plus   jamais   !   Du   reste,   je   trouve extraordinaire  que  vous  pensiez  être  capable  de  déduire l’âge  de  quelqu’un  d’un  «  joyeux  Noël  et  bonne  année  ». Aurais-je eu dix ans de moins si j’avais dit « joyeux Noël et heureuse année » ?
2.  Désolée,  cher  Léo  le  psychologue  du  langage,  mais croire qu’une femme ne peut pas avoir moins de 20 ans si elle  n’utilise  pas  «  cool  »,  «  chanmé  »  et  «  grave  »  me semble une attitude un peu naïve et pontifiante. Non pas que j’essaie, quand j’écris ceci, de vous faire croire que j’ai moins de 20 ans. Mais sait-on jamais ?
3. J’écris comme si j’avais 30 ans, dites-vous. Mais une trentenaire  ne  lit  pas  Like,  dites-vous  encore.  Je  vous explique cela volontiers : j’avais pris l’abonnement à  Like pour ma mère. Alors, qu’en dites-vous ? Est-ce que, tout compte fait, je suis plus jeune que mes mails ne le laissent penser ?
4. Après cette question fondamentale, je m’en vais. J’ai malheureusement   un   rendez-vous.   (Préparation   à   la confirmation ? Cours de danse ? Manucure ? Thé avec des amies ? Je vous laisse choisir.) Bonne fin de journée Léo !Emmi.

Trois minutes plus tard
RE :
Ah oui, Léo, je vais vous divulguer un secret : pour la pointure,  vous  n’étiez  pas  très  loin.  Je  fais  du  37.  (Mais pas  besoin  de  m’offrir  des  chaussures,  j’ai  déjà  tout  ce qu’il faut.)

Trois jours plus tard
Objet : Un manque
Cher  Léo,  quand  vous  ne  m’écrivez  pas  pendant  trois jours, j’ai deux réactions : 1. Je suis étonnée. 2. Je ressens un  manque.  Ce  n’est  pas  très  agréable.  Faites  quelque chose ! Emmi.

Le jour suivant
Objet : Enfin envoyé !
Chère  Emmi,  pour  ma  défense,  je  vous  ai  écrit  des mails tous les jours, mais je ne les ai pas envoyés. Non, au contraire, je les ai tous effacés. Je suis arrivé à un moment délicat de notre dialogue. Elle, cette Emmi qui chausse du 37, commence peu à peu à m’intéresser plus que le cadre de  notre  discussion  ne  le  permet. Et  quand  elle,  cette Emmi qui chausse du 37, déclare sans préambule : « Nous ne  nous  verrons  probablement  jamais  »,  elle  a  bien  sûr tout à fait raison, et je partage son point de vue. Je trouve cela très très intelligent de partir du principe que nous ne nous   rencontrerons   pas.   Je   ne   veux   pas   que   notre conversation  tombe  au  niveau  d’une  discussion  de  petite annonce ou de chatroom. 
Bien,  et  maintenant  j’envoie  enfin  mon  mail,  pour qu’elle,  cette  Emmi  qui  chausse  du  37,  ait  au  moins quelque  chose  de  moi  dans  sa  boîte.  (Je  sais  que  le contenu  n’est  pas  très  palpitant,  mais  ce  n’est  qu’un fragment  de  ce  que  je  voulais  vous  écrire.)  Je  vous embrasse, Léo.

Mon avis

Comme d'habitude, je ne savais pas à quoi m'attendre avec ce livre. Je me l'étais procuré après avoir lu des avis élogieux, mais comme d'habitude, je n'avais pas lu le résumé du livre. J'ai donc été surprise de voir que ce roman épistolaire était constitué de mails. J'oublie certainement l'époque dans laquelle nous vivons.
En tous les cas, cela donne un roman très fluide, très dynamique. J'ai vraiment eu du mal à faire des pauses dans ce livre, je me disais à chaque fois, encore quelques pages...

J'ai vraiment beaucoup aimé l'histoire que raconte ce livre, d'autant que je ne m'attendais vraiment pas à ça. Ce livre m'a fait remonter plusieurs années en arrière, lors de ma période geek accro aux jeux en ligne, période où j'ai rencontré des amis vraiment sympathiques dont je ne connaissais rien, des confidents qui ne me connaissaient pas et très certainement un genre d'âme sœur qui finissait mes phrases lorsque je les commençais. Ce qui explique pourquoi ce livre m'a tant touché : il est vraiment très réaliste.

Depuis un moment déjà, j'ai tourné le dos à cette vie pour privilégier ma vie réelle car comme le démontre très bien mon expérience et ce livre, il est presque impossible de concilier vie réelle et vie virtuelle car très vie l'une prendra le dessus sur l'autre, souvent la plus facile, la plus pratique, celle où l'on a moins de responsabilité et il est très difficile de faire marche arrière.

Je me suis vraiment attachée à ces deux personnages. Léo sort d'une relation difficile et Emmi est mariée et "heureuse en ménage" (les guillemets ne sont pas de moi, mais de Léo Leike!).
Leur dialogue est vraiment très rafraîchissant. Il peut parler de tout et de rien comme de choses importantes, il sera toujours captivant. Le style de l'auteur, bien que restant dans la limite de l'e-mail est vraiment très poétique. Tout comme Emmi, je suis tombée amoureuse des mails de Léo Leike !!! Les mails d'Emmi sont totalement différents mais tout aussi accrocheurs.

La relation entre ces deux personnages est vraiment addictive. On est loin d'un roman à l'eau de rose. il s'agirait plutôt d'un essai confrontant vie réelle et vie virtuelle. Les textes sont le plus souvent bâtis de façon très intelligente. C'est une dégustation de mots, d’idées, de concepts !

Je n'ai toujours pas trouvé quelle était la bonne Emmi (l'originale, celle à la forte poitrine ou bien encore celle aux yeux bridés), je ne sais pas si j'ai laissé passer un indice ou bien si l'auteur a voulu laisser le lecteur dans l'ignorance. Et vous savez-vous laquelle des trois est la bonne ?

On retrouve évidemment dans ce livre le thème de la rencontre sur internet, mais pas seulement. On voit également comment il est plus facile de converser sur sa vie avec des "inconnus", comment cette conversation peut prendre une ampleur telle que la vie réelle s'efface, voire même se fait complètement oublier. Enfin, on peut voir combien ce dialogue peut être salvateur pour l'âme mais destructeur envers nos idéaux.

Si je devais retenir une seule chose de ce livre, ce serait à coup sûr la fin, que dis-je la FIN. Car oh mon dieu... Quelle FIN ! Heureusement j’avais la suite sous la main. D'ailleurs personne chez moi n'a encore compris pourquoi un jour, j'ai traversé le salon comme une folle, attrapé un livre dans la bibliothèque et replongé avec sous les couvertures !


En conclusion, un très gros coup de cœur pour moi ! Le livre fût très vite avalé, la suite aussi (je ne suis quasi ressortie des couvertures, une fois le second tome terminé ^^)

Je vous invite à découvrir l'avis de mes  co-lecteurs en cliquant sur leurs pseudo : Agnes, Vepug, Céline031, Lau1307, Arcaalea, Gummis, Ayma, Petitepom

Les Chroniques des Féals, tome 3 : Le Roi des Cendres de Mathieu Gaborit

Je profite de la lecture commune de l'intégrale des chroniques des Féals qui a été organisée à l'occasion du mois Mathieu Gaborit sur Bookenstock, le blog de Phooka et Dup, pour vider un peu ma PAL, du moins essayer.
Après  avoir beaucoup aimé le premier tome, moyennement le deuxième, je n'ai pris aucun plaisir à lire le troisième et dernier tome. J'ai trouvé que l’auteur s'éloignait trop facilement de ses lignes directrices, que ce soit pour l'histoire ou pour les éléments du décor et l'organisation du M'Onde.
Je suis finalement très déçue par cette série qui, dès le départ avait tout pour me plaire.


Détails du livre
  • Broché: 304 pages
  • Editeur : Bragelonne (24 mai 2002)
  • ISBN-13: 978-2914370219
Quatrième de couverture

Partout à la surface du M'Onde, les Sombres Sentes prolifèrent, déversant des flots de Charognards. Les unes après les autres, les principales cités de l'Empire tombent sous le joug de l'ennemi... Les cavaliers des sables, bientôt rejoints par les Pégasins et les Aspiks, s'apprêtent à livrer un combat désespéré. Tandis que les derniers rescapés de la Tour écarlate d'Aldarenche s'enfuient dans le désert, emportant avec eux les cendres des phénix dont le feu leur permettra de forger les seules épées capables, peut-être, de triompher de la menace... L'ultime espoir repose sur les épaules de Januel. Le jeune Phénicier va combattre le mal au cœur même du royaume des morts...

Un extrait

Il était revenu sur les lieux pour prier.
Prier le désert des larmes, prier les dunes errantes. Prier sa terre,  son  enfance.  Il  ignorait  de  quoi  pouvait  être  fait  cet attachement  viscéral  à  la  mer  de  sable.  Peut-être  était-ce  dû  à leur nature, à la simple idée que chaque grain de sable était une larme des Origines. Une larme en devenir, une larme laissée en héritage  aux  Licornéens  afin  qu’ils  étanchent  leur  soif  et,  qu’à chaque gorgée, ils aient conscience qu’il en était ainsi grâce aux larmes versées par les Licornes des Origines.
Un  cycle  s’achevait  mais  il  ignorait  si  un  autre  pouvait commencer.  Tout  comme  les  Féals  avaient  pleuré  sur  la  mort d’un  monde,  il  pleurait  désormais  sur  le  sien.  La  mort  du M’Onde.  Pour  autant,  il  savait  que  Januel  représentait  un espoir.  La  nouvelle  s’était  propagée  d’un  bout  à  l’autre  des terres. Ce jeune homme, dont le cœur abritait un Phénix, s’était dressé face à l’avancée  de la Charogne et avait conquis ce qu’il restait  de  sa Guilde. Quelques compagnons  se rangeaient à  ses côtés, de sinistres guerriers étaient lancés à sa poursuite, mais le mot  d’ordre  de  Januel  avait  essaimé  de  par  le  M’Onde.  Il incarnait une  toute petite chance d’inverser le cours inexorable du temps.  Comme un grain de sable dans l’immense rouage de la Charogne.
L’image lui plut. Oui, Januel pouvait bien être de ce désert. Une larme, une goutte d’eau inspirée par les Ondes.

Mon avis

J'ai l'impression que l'auteur a bâclé son cycle. Comme s'il s'était engagé sur une voie lors du premier tome, continué avec le deuxième tome, en déviant de sa ligne directrice, puis complètement changé d'avis avec le troisième tome.

Tout comme je n'avais pas aimé le changement de caractère de Januel ou de Scende dans le deuxième tome, je n'ai pas plus apprécié que la mère des Ondes change le programme de ce troisième tome. J'ai été déçue de voir que finalement on aurait pu éviter de lire les deux premiers tomes car la mère de l'onde a décidé de faire à sa façon sans prêter attention aux efforts déployés dans les premiers tomes.
Scende me déçoit toujours autant : la guerrière s'est transformée en écolière fâchée par son premier chagrin d'amour. Je n'ai pas plus aimé la façon dont Tshan change de caractère une fois en Caladre, puis encore une fois avant d'aller en charogne.

Pareillement, je n'ai pas aimé que le fonctionnement des épées de feu forgées par les phénix change dans le 3ème tome. En effet, dans les deux premiers tomes, on nous explique que chaque épée forgée doit être "personnalisée" par le phénix, dans le 3ème tome, ce sont les phéniciers qui donnent leur force mentale aux épées. Ou alors je n'ai pas compris, mais je n'aime pas quand on revient sur les règles du jeu.

J'ai l'impression que l'auteur, ne sachant plus très bien comment faire avancer son histoire et ses personnages, renverse son échiquier et replace les pièces comme bon lui semble. L’auteur a peut-être trop voulu placer d'éléments qui finalement n'auront joué aucun rôle, ou bien alors dont on ne connaitra pas la finalité que c'en est à mon sens dommage.

Comme dans le deuxième tome, j'ai tout de même beaucoup aimé découvrir les différentes philosophies, peuplades liés aux différents Féals : ici les caladres, les Licornes et les Aspiks, mais cela reste négligeable comparé à tous les éléments qui m'ont déçus.

En conclusion, je n'ai pris aucun plaisir à lire ce troisième tome, sauf peut-être pour les éléments liés aux différents Féals. 

Vous pouvez retrouver les avis de mes co-lectrices en cliquant sur leur pseudo :

Chroniqueuses du tome 3 : AcrO , Ptitetrolle , Olya , Dup

Chroniqueuses de l'Intégrale : Phooka , Cerisia , Elo , Pat , Roz

dimanche 19 février 2012

Les Chroniques des Féals, tome 2 : Le fiel de Mathieu Gaborit

Une lecture commune de l'intégrale des chroniques des Féals a été organisée à l'occasion du mois Mathieu Gaborit sur bookenstock, le blog de Phooka et Dup. Après celle du premier tome, voici logiquement la chronique du deuxième tome. Je l'ai moins apprécié que le premier, quand bien même on découvre dans cette partie de nombreux éléments du M'Onde, en particulier quelques Féals qui nous étaient encore inconnus. Mes recherches sur ces Féals m'ont bien été utiles pour ce deuxième tome.


Détails du livre
  • Broché: 293 pages
  • Editeur : Bragelonne
  • Édition : 2e éd (20 juin 2001)
  • ISBN-13: 978-2914370080
Quatrième de couverture

Porteur du Phénix des origines, maître de la Guilde-Mère, Januel est désormais le dernier maître du feu. Et dans son ténébreux repaire, le roi de la Charogne sait que pour imposer son empire sur le M'Onde, le jeune Phénicier doit mourir. C'est pourquoi il convoque les mille seigneurs de son royaume et choisit de lancer à sa poursuite trois redoutables adversaires. Malgré l'appui de Scende, la mercenaire draguéenne, Tshan l'archer noir et son mentor Farel, Januel aura fort a faire. Dans son combat, le fils de l'onde devra également lutter contre la colère du peuple de Grif', qui le rend responsable de la mort de l'empereur, mais surtout s'opposer au noir pouvoir du Fiel qui coule dans ses veines..

Un extrait

Quand bien même il aurait une chance de pénétrer dans la citadelle, il devait ensuite trouver la draguéenne et la faire sortir. Pour cela, il misait sur les égouts qui formaient un réseau cohérent de galeries et de puits aux mains d’une redoutable milice impériale. Formée exclusivement de vétérans de l’armée, elle occupait, en surface, des dizaines de tours de guet. Elle administrait et utilisait les égouts afin d’intervenir rapidement aux quatre coins de la cité.
Tshan aimait surprendre son ennemi, l’attaquer là où il s’y attendait le moins. Il avait une chance infime de réussir mais il concevait volontiers l’éventualité de mourir cette nuit-là au nom d’un idéal. L’excitation qui précédait les expéditions de la compagnie des Archers Noirs coulait à nouveau dans ses veines comme un précieux élixir.
Torse nu, il gonfla ses poumons. Il ne redoutait rien, excepté d’être trahi par son propre corps, par cette main diminuée qui lui avait valu l’exil et une mort lente dans un tripot d’Alguediane.

Mon avis

Dans ce deuxième tome, on découvre le royaume de la Charogne et même si plusieurs de mes co-lectrices ont beaucoup apprécié cette découverte, cela m'a laissé de marbre. J'ai trouvé ces passages longs et quasi sans intérêt. D'autant que tout n'est pas très clair.

Pour terminer avec ce que j'ai le moins apprécié, parlons de Januel qui passe d'un garçon charmant et dévoué à un jeune homme imbuvable dans ce tome. J'ai trouvé la transition plus que trop rapide et même si je me doute que le Fiel doit y être pour quelque chose, cela m'a beaucoup désorientée, surtout que je trouvais ce personnage trop effacé dans le premier tome.
Il m'a semblé que la tournure que prend la relation qu'il entretient avec Scende trop prévisible, et en même temps trop rapide. On passe trop brusquement à mon sens d'un état à un autre. D'autant que Scende du coup perd de sa personnalité ! Elle passe du dragon à la biche !

A part cela, j'aime toujours autant le style poétique de Mathieu Gaborit. Malgré une facture classique et des ficelles un peu trop prévisibles, cette trilogie est une très belle découverte, surtout pour le monde créé par l'auteur.
J'ai également beaucoup aimé les passages mettant en relief les personnages de Scende et Tshan. Il m'est souvent arrivé de pester contre la Charogne qui monopolisait les chapitres alors que j'aurai voulu retrouver mes personnages préférés. L'action est souvent au rendez-vous.

J'ai beaucoup aimé découvrir un peu plus ce M'Onde avec en premier lieu les différents peuples et leurs Féals respectifs, puis leurs coutumes et leur adaptation à la vie conjointe avec leur Féal. On découvre également un deuxième ordre qui n'a rien à voir avec les Féals comme les Pèlerins (on avait déjà rencontré dans le 1er tome l'ordre des Almandines.On découvre également le rôle des Ondes et on comprend mieux le terme de M'Onde !

À part Januel, les personnages sont très attachants, même les anciens mentors de celui-ci qui sont morts et font maintenant partie de la Charogne. Scende se dévoile, tandis que Tshan retrouve une partie de lui-même.
J'aime beaucoup le peuple des draguéens, leur fonctionnement et leur philosophie.

La fin du livre est bien écrite, contrairement à celle du 1er tome qui semblait bâclée. Elle réussit à nous épouvanter avec le plan rocambolesque de Januel. Finalement, l'auteur réussit encore à nous surprendre par la fin. Heureusement que j'enchaîne avec le 3ème tome ^^.

Au final un 2ème livre en dessous du 1er mais qui reste très intéressant car on découvre le M'Onde, ses peuples et ses coutumes. 

Voici les liens vers les billets de mes co-lectrices qui ont choisi de chroniquer tome par tome cette trilogie.

samedi 18 février 2012

Simple de Marie-Aude Murail

J'ai rencontré cette auteure au travers de Miss Charity, un de mes plus gros coups de cœur de l'année 2010. Depuis tout ce temps, ce petit livre s’ennuie dans ma PAL et malgré les très belles chroniques que j'ai pu lire dessus, je n'ai jamais eu l’occasion de l'en sortir. C'est chose faite : monsieur Pinpin est sorti de sa boîte et j'ai pu enfin faire la connaissance de Simple.
Ce livre, tout en douceur et en tendresse, n'est pas sans me rappeler une autre très belle découverte : Autobiographie d'une courgette de Gilles Paris. Entre rires et larmes, Simple est un livre qui m'a énormément touchée. C'est mon deuxième coup de cœur de l'année 2012 !


Détails du livre
  • Broché: 206 pages
  • Editeur : École des loisirs; Édition : L'ECOLE DES LOISIRS (20 août 2004)
  • Collection : Médium
  • ISBN-13: 978-2211074698
Quatrième de couverture

Simple dit " oh, oh, vilain mot " quand Kléber, son frère, jure et peste.
Il dit " j'aime personne, ici " quand il n'aime personne, ici. Il sait compter à toute vitesse : 7, 9, 12, B, mille, cent. Il joue avec des Playmobil, et les beaud'hommes cachés dans les téphélones, les réveils et les feux rouges. Il a trois ans et vingt-deux ans. Vingt-deux d'âge civil. Trois d'âge mental. Kléber, lui, est en terminale, il est très très courageux et très très fatigué de s'occuper de Simple.
Simple a un autre ami que son frère. C'est Monsieur Pinpin, un lapin en peluche. Monsieur Pinpin est son allié, à la vie à la mort. Il va tuer Malicroix, l'institution pour débiles où le père de Simple a voulu l'enfermer, où Simple a failli mourir de chagrin. Monsieur Pinpin, dans ces cas-là, il pète la gueule. Rien n'est simple, non, dans la vie de Simple et Kléber. Mais le jour où Kléber a l'idée d'habiter en colocation avec des étudiants, trois garçons et une fille, pour sauver Simple de Malicroix, alors là, tout devient compliqué.

Un extrait

Après avoir avalé un kilo de nouilles à eux deux, ils se retrouvèrent dans la minuscule chambre que la grand-tante avait mise à leur disposition. Kléber sortit son téléphone portable. Simple l'épiait toujours.
- T'as un téphélone, toi, dit-il d'un ton d'envie. Pourquoi j'ai pas un téphélone ?
- Parce que tu es trop petit, répondit distraitement Kléber. Alors, 01... 48...
- 12, 3, B, 1000, 100.
Kléber se passa la main sur le front. son frère l'avait encore embrouillé. De toute façon, à quoi bon appeler leur père ? Monsieur Maluri ne connaissait qu'une solution : l'institution. Il lui dirait de remettre Simple à Malicroix.
- Coucou ! fit une voix malicieuse.
Simple, assis en tailleur sur le lit, cachait quelque chose derrière lui. Il répéta "coucou" sur un ton prometteur. deux oreilles de tissus flasque et grisâtre dépassèrent de son dos. Il les agita.
- Manquait plus que lui, marmonna Kléber.
- C'est qui ?
- Je ne sais pas.
Il fallait faire durer le plaisir.
- C'est avec "in" dedans, dit Simple.
- C'est un lutin ?
- Non !
- C'est un requin ?
Simple s'étouffait de rire.
- C'est monsieur Pinpin ?
- Ouiiii ! hurla Simple en brandissant un vieux lapin en peluche dont les oreilles avaient la tremblote.

Mon avis

Il est, à mon sens très difficile de ne pas aimer ce livre car il est difficile de ne pas se prendre d'affection pour ces deux frères que tout oppose mais qui ne sont rien l'un sans l'autre. Les personnages sont en effet, les pions majeurs de ce livre, bien que j'aime également beaucoup le style fluide et dynamique de Marie-Aude Murail.

L'histoire est simple : ce sont deux frères qui réclament le droit de vivre ensemble. Alors que le plus vieux a 21 ans et est handicapé mental, le plus jeune est au lycée et souhaite devenir le pivot de famille, mais c'est loin d'être facile. Saura-t-il jouer ce rôle, quitte à perdre sa liberté ou son indépendance ? Quel est le regard des gens et les réactions autour de Simple ? Autant de questions dont on trouve quelques pistes de réponse à travers ce petit livre. 

La relation entre les deux frères est vraiment le cœur de cet ouvrage. On peut deviner toutes les émotions par lesquelles passe chacun des deux frères, que ce soit les bonnes comme les mauvaises car on a beau vouloir faire le bien, il n'est jamais facile d'abandonner ses envies, ses plaisirs voire même sa vie pour aider autrui, quand bien même il serait votre frère.
On voit donc Kléber (le jeune frère) se débattre avec l'équilibre qu'il essaie de mettre en place, on voit Simple qui vit sa vie sans se poser de question, qui suit les conseils souvent mal avisés de son conseiller le plus précieux monsieur Pinpin ou encore qui par moment est extrêmement touchant d'intelligence !
Les personnages secondaires sont également remarquables, chacun avec son histoire, chacun avec ses doutes et ses espoirs. J'ai beaucoup aimé Enzo qui sans l'air de rien mène son petit bout  de chemin au contact de Simple, de même que monsieur Villedieu.

Les thèmes qu'on trouve dans ce livre jeunesse sont la tolérance, le handicap, le regard des autres, autant de thèmes difficiles et importants qui peuvent et/ou doivent être abordés lors de cette période de la vie.

Un très beau coup de cœur qui entre rires et larmes met du baume sur notre cœur contre les intempéries de l'hiver mais aussi de la vie ! 

Ce livre compte pour le big challenge livraddict 2012 (3/15) et le baby-challenge jeunesse 2012 (7/20)

dimanche 5 février 2012

Les Chroniques des Féals, tome 1 : Coeur de Phénix de Mathieu Gaborit

Ce livre traînait dans ma PAL depuis plus d'un an et parce que je l'avais également en e-book, je l'ai mis en jeu lors du concours pour les un an de mon blog. Ptitetrolle l'a gagné et nous avons décidé de le lire ensemble avec d'autres colectrices lors d'une lecture commune organisée à l'occasion du mois Mathieu Gaborit sur bookenstock, le blog de Phooka et Dup. J'ai beaucoup aimé le premier tome et je poursuis donc avec le 2ème tome. Je me suis fait plaisir à écrire cette chronique dans laquelle j'ai fait quelques recherches sur ces Féals !


 Détails sur le livre
  • Broché: 295 pages
  • Editeur : Bragelonne (25 octobre 2000)
  • ISBN-13: 978-2914370004
Quatrième de couverture

Qui ne connaît pas la Tour Écarlate ? Ce donjon de pierre rouge qui domine le village de Sédénie, au cœur de l'Empire de Grif'. Ici on ose à peine murmurer son nom… Le mystère et la magie qui entourent ces lieux imposent une crainte respectueuse à la population. Ceux qui vivent à l'intérieur ne se montrent jamais. Au plus fort de l'hiver, lorsque la neige a barré l'unique route menant au delà des montagnes, les anciens content les légendes liées à cette tour couleur de sang. Ils évoquent la vision fugitive de silhouettes encapuchonnées dont le regard étincelle comme des rubis. Ils parlent aussi du vol majestueux de créatures de feu qui prennent leur essor depuis le couronnement de la tour. Mais aucun d'entre eux ne connaît la vérité, aucun d'entre eux ne peut l'imaginer… Qui sont ces sages de la guilde qui sont chargés, depuis l'aube des temps, de garder un terrible secret ? Qui sont les phéniciers ? Pourquoi se cachent-ils derrière les murs de cette tour, adeptes mystérieux consacrant leur vie aux fabuleux Phénix ? Januel est l'un de ces disciples. Son talent remarquable lui vaut d'être choisi pour faire renaître le Phénix de l'empereur de Grif'. Cette Renaissance doit sceller l'alliance de l'empire avec les autres pays. Une guerre se prépare. Leur ennemi : la Charogne, le royaume des morts. Mais un événement inattendu va changer la cérémonie en drame et jeter Januel sur le chemin d'une fantastique aventure…

Un extrait

Lentement, le maître tourna la tête de manière à embrasser l’assemblée tout entière. Puis, sans qu’aucun bruit ne perturbe cet examen matinal, il entreprit de dévisager chaque disciple. L’acuité de ce regard aveugle les obligeait à baisser les yeux pour ne pas l’affronter. Même Sildinn dut céder, les lèvres pincées, et inclina la tête en maugréant.
Un seul y résista. Le cœur ouvert, Januel rencontra pleinement les yeux blancs du doyen et eut l’impression de s’y engouffrer.
Il tressaillit mais ne put s’en détacher. Il ressentit aussitôt de plein fouet le profond désarroi que couvait ce regard. Ce n’était pas la première fois. En pareil moment, il se sentait capable de distinguer la vie au-delà de ce voile vitreux qui avait scellé les yeux du phénicier. Contrairement aux autres disciples, il lisait le cœur du vieil homme et non ce qu’il représentait.
Le doyen s’attarda sur lui durant de longues secondes. Se rendait-il compte de ce qui se passait ? Le prenait-il pour un insolent ? Les questions résonnaient dans l’esprit de Januel, comme à chaque fois que cela se produisait. Avec la plus pure spontanéité, il pénétrait un interdit et bravait tacitement le pouvoir d’Ignence. La honte et la crainte s’insinuèrent dans l’esprit du jeune homme. Quelle audace ! Il n’arrivait cependant pas à s’en effrayer. C’était si naturel… Du reste, il n’en avait parlé à personne, ni à son ami Sildinn et encore moins à maître Farel.
Januel sortit brusquement de sa torpeur et manqua de se lever, de bousculer tables et chaises pour rejoindre le vieillard mais une main glacée avait soudain croché son bras et dissipé l’enchantement.
- Qu’est-ce qui te prend ? grommela Sildinn.
Il ne répondit pas, son attention tout entière captée par le mouvement silencieux des lèvres du doyen. Il crut un moment que le vieillard lui parlait mais le lien était rompu. La nacre de ses yeux ne reflétait plus rien, telle la telle la surface d’une eau troublée par un jet de pierre.

Mon avis

J'ai tout d'abord beaucoup aimé le style de l'auteur dont c'était pour moi le premier livre. Les phrases sont fluides, les chapitres courts, ce qui fait qu'on les enchaînent les un(e)s après les autres. On se retrouve vite à la fin du livre obligé d'entamer le deuxième tome. C'est une véritable addiction.

Quand j'ai commencé le livre, je ne savais pas du tout de quoi parlait le livre, je m'imaginais un peuple féal qui raconterait ses chroniques (et oui, j'ai la manie de ne pas lire les résumés avant d'acheter ou de lire). D'autant que je ne connaissais pas le mot féal qui signifie fidèle. Alors, quand j'ai compris qu'on allait parler de créatures fantastiques, j'ai été plus que ravie.
En effet, les Féals sont des créatures mythiques qui sont Aspic, Basilic, Caladre, Chimère, DragonGriffon, LicornePégase et Tarasque qui protègent chacune un peuple, et également les Phénix qui eux, essaient de ne pas se mêler de politique.
J'ai cherché des représentations de ces créatures peu sûre pour certaines de quoi il s'agissait : 
Dans la mythologie, l'aspic est un serpent mortel, couronné d'une escarboucle. Il peut être sans pattes mais peut aussi en avoir quatre ou deux. Il raffole de la musique mais sait s'en protéger. Afin de se protéger des paroles de l'enchantement permettant de lui dérober l'escarboucle, il bouche l'autre avec sa queue de manière à ne plus entendre les conjurations.
Le basilic est une créature légendaire, souvent présenté comme un reptile, mentionné dès l'antiquité greco-romaine comme étant un petit serpent au venin et au regard mortel. Durant le Moyen Âge, il fut plus souvent décrit comme un mélange de coq et de serpent et fut l'objet d'importantes superstitions, tant sur ses origines que sur ses pouvoirs d'empoisonnement et de pétrification.
 


Le caladrius, calandre ou caladre est un oiseau légendaire et fabuleux du Moyen Âge, très présent dans les bestiaires où il est décrit comme ayant la taille d'un corbeau ou d'un héron et possédant de grands pouvoirs de guérison. Ainsi, selon la légende, tout malade que le caladrius fixait dans les yeux était destiné à vivre, tandis que ceux dont il détournait le regard étaient condamnés à mourir.
  

Dans la mythologie grecque, la chimère est une créature fantastique, composée de plusieurs animaux. Elle est généralement décrite comme ayant une tête de lion, un corps de chèvre et une queue en tête de dragon, crachant du feu et dévorant les humains.




Le dragon est une créature légendaire représentée comme une sorte de gigantesque reptile écailleux, généralement capable de cracher du feu et de voler grâce à des ailes de cuir semblables à celles des chauves-souris. Dans de nombreuses mythologies à travers le monde, on retrouve des créatures reptiliennes possédant des caractéristiques plus ou moins similaires, désignées comme dragons




Le griffon ou grype est une créature légendaire présente dans plusieurs cultures anciennes. Il est imaginé et représenté avec le corps d'un aigle (tête, ailes et serres) greffé sur l'arrière d'un lion (abdomen, pattes et queue), muni d'oreilles de cheval et une queue de serpent. Avec quelquefois des variantes le griffon gardera de tout temps la particularité reconnaissable d'être hiéracocéphale.
 La licorne, parfois nommée unicorne, est une créature légendaire généralement décrite comme proche du cheval et de la chèvre et de couleur blanche, possédant un corps chevalin, une barbiche de bouc, des sabots fendus et une grande corne au milieu du front, droite, spiralée et pointue, qui constitue sa principale caractéristique.
 Pégase est l'une des créatures fantastiques les plus célèbres de la mythologie grecque. C'est un cheval ailé divin généralement représenté en blanc. Il naît avec son frère Chrysaor du sang de la gorgone Méduse, lorsqu'elle est décapitée par le héros Persée.
 La Tarasque est un animal du folklore provençal. Elle était censée hanter les marécages près de Tarascon terrorisant la population. Ce monstre est une sorte de dragon à six pattes d'ours avec un torse de bœuf, recouvert d'une carapace de tortue et muni d'une queue écailleuse se terminant par un dard de scorpion. Sa tête a été décrite comme étant celle d'un lion aux oreilles de cheval avec un visage de vieil homme.
 
 Le phénix ou phœnix, est un oiseau légendaire, doué de longévité et caractérisé par son pouvoir de renaître après s'être consumé sous l'effet de sa propre chaleur. Il symbolise ainsi les cycles de mort et de résurrection.






 Maintenant que je sais de quoi nous parlons, je suis armée pour les prochains tomes. :)
L'histoire de Januel n'est pas si différente de toutes celles du genre, mais ce qui fait que j'ai accroché est le monde euh M'Onde dans lequel il évolue. Celui-ci est très détaillé, que ce soit au niveau de la géographie, des habitants, des féals ou encore des politiciens et hommes ou femmes de guilde. Car chaque guilde a sa manière d'être et  de faire et chaque homme de guilde voit son corps muter selon le féal qu'il sert. Tous les Féals sauf les phoenix sont souillés par le fiel dont ils arrivent tout de même à se prémunir pour éviter qu'une nouvelle guerre éclate entre eux comme celle qui s'est déroulée à l'origine des temps.

La guilde qui nous intéresse est la guilde des Phéniciers dont Januel est un disciple très doué, malgré sa modestie.  Cette guilde sert les phoenix qu'ils sont capable de réveiller grâce à la renaissance.

Ce qui sert également cette histoire sont les personnages auxquels on ne peut que s'attacher, d'autant qu'on a envie de connaître toute la vérité sur les zones d'ombre que l'auteur a laissé dans leur passé. J'ai forcément particulièrement aimé Scende pour son caractère unique, son art du combat et son passé trouble.
J'ai, par contre, été assez ragoûtée par les méchants et leurs compagnons les vers.

Certains développements de l'histoire étaient assez prévisibles, cependant, j'ai trouvé que la combinaison de tous ces éléments formait une vraiment très bonne histoire. Je ne suis vraiment pas loin du coup de cœur et j'attends avec impatience l'étincelle qui se trouvera dans le tome 2, que j'ai déjà commencé.

vous pouvez retrouver les avis de mes co-lectrices en cliquant sur leur pseudo :
Chroniqueuses du tome 1
AcrO
Olya
Ptitetrolle
Lune
Dup
Roz

Chroniqueuses de l'Intégrale ;)
Phooka
Cerisia 

Elo 
Pat