mardi 6 décembre 2011

Deux cierges pour le diable de Laura Gallego Garcia

Ce livre traînait dans ma PAL depuis plus d'un an et parce que je l'avais également en e-book, je l'ai mis en jeu lors du concours pour les un an de mon blog. Yukarie l'a gagné et nous avons décidé de le lire ensemble lors d'une lecture commune. Je vous invite à aller lire son avis. Ce livre m'a beaucoup plu, à la limite du coup de cœur.
Depuis ma lecture, j'ai également décidé de l'offrir pour Noël à ma grand-mère dont la plus grande devise est qu'il faut être mi-ange, mi-démon ^^. J'espère qu'il lui plaira !


Détails du livre
  • Titre VO : Dos velas para el Diablo
  • Traduction : Faustina Fiore
  • Broché: 443 pages
  • Editeur : Baam ! (3 juin 2009)
  • Collection : CROSS OVER GD F
  • ISBN-13: 978-2290016275
Quatrième de couverture 

"Si tu allumes un cierge pour Dieu, allumes-en deux pour le diable" - Proverbe Bulgare -

De nous jours, plus personne ne croit aux anges, même s'il y a des gens qui croient aux démons.
Pourtant les anges existent vraiment. Ils ont toujours existé.
Comment je le sais ?
Parce que mon père en était un.
Avant d'être assassiné.
Je n'ai désormais plus qu'une idée en tête : trouver le démon qui a fait ça et le tuer de mes propres mains.

Deux mots sur l'auteur

Étant une auteure, assez atypique, je me permets de vous en dire quelques mots : Tout d'abord, elle est espagnole et je pense que c'est la première auteure de ce pays que je lis. Ensuite elle est très jeune, née le 11 octobre 1977. Laura Gallego García a commencé à écrire à 11 ans avec Zodiaccía, un mundo diferente, un roman jamais publié mais disponible sur son site internet.
Elle est éditée pour la première fois en 1999 avec Finis Mundi, mais se fait connaître avec les Chroniques de la Tour (Crónicas de la Torre) en 2000.
Laura Gallego García a exploré de nombreux genres littéraires. Elle a commencé par la littérature historico-fantastique, mais elle s’est également essayée à la science-fiction et à la fantasy épique, sans oublier les contes pour enfants.
 
Un extrait

Je m'ouvre un passage dans la foule. J'ai la certitude que, quelque part parmi ces gens, quelqu'un brille de sa propre lumière. Une créature surnaturelle prisonnière d'un corps humain.
Je dérange ; on me pousse. Je me laisse ballotter de ci de-là, m'efforçant de retrouver cette sensation. Soudain, je m'immobilise. Là, dans un coin. Un garçon m'a regardée, et j'ai eu la chair de poule. En fait, pour être tout à fait franche, j'ai eu une crise de panique : je meurs d'envie de partir en courant. Mais je me retiens. Le garçon en question vient de plonger son visage dans la longue chevelure d'une fille dont la tenue de cuir laisse peu de place à l'imagination. Il lui chuchote quelque chose à l'oreille, et elle rit avec coquetterie. Je ne vois pas son visage, à lui. Il a l'air jeune, plus que Yeiazel. Il n'a pas l'air d'un ange, mais on ne sait jamais. C'est alors qu'il lève les yeux. Son regard me laisse muette d'horreur. C'est le regard d'un prédateur.
La fille qui l'accompagne s'aperçoit de ma présence et se tourne vers moi, agacée. Mais elle ne me fait pas peur. Elle me fait plutôt pitié. Elle est convaincue que s'il lui témoigne autant d'attention, c'est parce qu'il veut coucher avec elle. C'est faux. Tu te trompes, pauvre naïve. Ton corps ne l'intéresse pas le moins du monde. C'est ton âme qu'il veut. Et quand tu la lui auras donnée, il n'y aura pas de retour en arrière possible. II me dévisage toujours. Ses yeux froids et pénétrants semblent d'acier. Puis il sourit, lentement.C'est un sourire à la fois sournois et fascinant. Un sourire incroyable, magnifique, mais qui me rappelle celui d'un chat qui se lèche les babines avant de sauter sur sa proie.
Je prends une profonde inspiration. Ce n'est pas le moment d'avoir la frousse. J'ai une épée angélique et je n'hésiterai pas à m'en servir !
Ce qui me rappelle pourquoi il me regarde. Il a vu mon épée. Il sait qui je suis, ou du moins, il le devine. En un geste désespéré, je sors la lame de son fourreau et je la pointe vers eux. J'observe non sans satisfaction qu'il est décontenancé. Peut-être même très légèrement effrayé. Après tout, je viens de lui mettre sous le nez la seule chose qui peut le tuer. Quelle tête ferait Superman si on brandissait un morceau de kryptonite sous son nez ?
Il fronce les sourcils et me regarde avec colère.
« Tu es folle, ou quoi ? crache-t-il. »
 .../...
Le démon revient à moi. Effectivement, il est jeune ; autrement dit, il a l'air d'avoir moins de vingt ans, même s'il en a probablement plus de vingt mille l'âge tendre pour un démon. Naturellement élégant, il porte un pantalon noir et une chemise blanche aux manches à moitié retroussées. Pourtant, son aspect a quelque chose de négligé : ses cheveux noirs sont ébouriffés et ses vêtements froissés, comme s'il venait de se lever. À moins qu'il ne s'agisse d'une nouvelle mode ? Ses traits sont un peu enfantins, ce qui est trompeur, car son expression n'a rien de puéril : maintenant que sa proie a disparu et que je suis seule face à lui, il montre son véritable visage, grave, alerte, et extrêmement dangereux. Dans la pénombre, il est difficile de dire de quelle couleur sont ses yeux ; de toute façon, je ne me sens pas capable de soutenir son regard une seconde de plus.
Je lève l'épée, m'attendant qu'il dégaine la sienne. Rien ne se passe. J'ai du mal à en croire ma chance. Il n'a pas son épée sur lui. Il n'a pas d'arme ! Mon père m'avait bien dit que les démons devenaient de plus en plus négligents, mais là, c'est un comble. Il croit peut-être que les anges ne sont plus une menace ? Nous allons voir ça.
« Sois prudente avec ce gadget, dit-il tranquillement. Tu pourrais te faire mal.
- C'est toi qui vas avoir mal si tu ne réponds pas à mes questions. »
Il lève les yeux au ciel. Je n'aime pas son attitude, pourquoi ne me prend-il pas au sérieux ?
« Tu n'es qu'une humaine qui joue à l'ange, fillette, me rétorque-t-il d'une voix de velours qui me fait frissonner sans que je sache pourquoi. Ne pose jamais de questions à un démon. Tu n'aimerais pas les réponses. »
Fantastique. Parmi tous les démons du monde, il fallait que je tombe sur celui qui se la joue mystérieux.

Mon avis

Au premier abord, j'ai été très surprise par le style de l'auteur. Dès les premières lignes, je me suis demandée dans quelle aventure bizarre je me lançais. Cat, l’héroïne, au lieu de nous raconter son histoire se lançait dans un dialogue avec nous et bien que nous ne pouvions lui répondre, elle continuait et insistait. Mais une fois la surprise passée, je me suis laissée emportée par l'ouvrage. Et même si Cat est plus que bavarde et que des fois, on rêverait de la faire taire avec quelques claques, elle sait rester charmante et pleine de fraîcheur. De plus, ce n'est pas tous les jours qu'on a l'occasion de "dialoguer" avec une fille d'ange.

Le style de l'auteure est donc très libre, très ouvert. C'est un langage parlé truffé de dialogues où les références sont très actuelles (voir Superman dans l'extrait plus haut). L'auteure se répète souvent et l'ensemble aurait pu devenir très lassant s'il n'y avait pas eu une bonne histoire pour nous tenir accroché. L'action est également très présente, ainsi que les rebondissements. Les personnages sont plus qu'attachants : Cat en peste qui se la joue et Angelo en bad boy très attentionné sans en avoir l'air forment un très beau duo dont les réparties savoureuses nous enchantent tout au long du livre.

Les thèmes abordés sont nombreux et même si parfois, on a l'impression que l'auteur nous martèle les idées directement dans le cerveau tellement elle insiste, on ne peut douter de la véracité de celles-ci. Elle nous parle en effet d'écologie et de l'implication de l'Homme dans la destruction de son milieu naturel. Elle nous parle  aussi d'équilibre, de dualité : le bien n'existerait pas sans le mal et vice versa, mais elle nous dit également que tout n'est pas ou tout blanc, ou tout noir, mais que chaque être humain, ange ou démon peut choisir la voie qui veut emprunter, c'est le libre arbitre. Ainsi l'ange peut devenir la pire des créatures et le démon la plus douce d'entre elles, selon ce qui les motive. Le monde n'est pas figé dans ses croyances ou ses habitudes. Chacun peut le faire changer à sa manière et je pense que je lirai d'autres livres de cette auteure afin de voir comment elle, cherche à changer le sien.

Ce livre compte pour mon big-challenge livraddict (23/40) et pour mon baby-challenge jeunesse (17/20)

9 commentaires:

  1. Oh j'ai eu raison de l'acheter alors ! Bel avis :)

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  2. Il est dans wish-list depuis un bail déjà. L'histoire m'attire beaucoup et ton avis ne fait que renforcer mon envie de le lire! Je pense que j'apprécierais beaucoup, car les thèmes que tu fais ressortir dans ton billet m'intéressent pas mal.

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  3. eh bah voilà un avis qui me donne envie de le sortir de ma PAL, moi qui hésitait à le lire, je suis maintenant très tenté :) merci

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  4. Les Chroniques de la tour sont des livres vraiment extra! Plein d'aventures. J'ai beaucoup aimé ce roman aussi ainsi qu'Idhun dont nous n'avons toujours pas la suite en France. Vivement que j'entame son tout nouveau roman! Deux cierges pour le diable est un bon souvenir!

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  5. Le plus dure dans ce livre est ce qu'il se passe pour Cat avec le train... hannnnnn j'ai crié sur mon livre XD Moi j'avais mis un coup de coeur ici parce que j'avais été charmée par l'univers et bizarrement les monologues ne m'ont pas gênée outre mesure ^^

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  6. Je poursuivrai la lecture de cette jeune auteure avec plaisir.
    Merci de votre visite !

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  7. Pour ma part, Deux cierges pour le diable a été un coup de coeur ! Il change tellement des "romans d'anges" qu'on essaye de nous vendre en ce moment et qui ne sont qu'une pauvre romance pleine de niaiseries...
    J'ai très envie de lire d'autres titres de l'auteure, en particulier Idhun, qu'ont m'a vivement conseillé !

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