dimanche 6 novembre 2011

L'Assassin Royal, tome 01 : L'Apprenti assassin de Robin Hobb

Depuis quelques temps déjà cette série traîne dans ma bibliothèque, attendant que je la découvre. J'ai pourtant beaucoup tardé malgré les nombreux conseils de mes amis, mais voilà, j'ai vraiment trop de séries en cours et mon petit cerveau de blondinette s'y perd un peu. 
Cependant, il faut savoir prendre quelques risques et celui de se perdre n'est pas bien grand, et quand bien même, cela peut être un atout quand on aime relire ses livres.
Étant très en retard pour mes challenges livraddict, j'ai saisi l'opportunité et transformé l'essai : ce livre est un petit bijou. Le deuxième tome est déjà prêt sur ma table de chevet, pour une occasion prochaine !


Détails du livre
  • Titre VO : The Farseer Trilogy, book 1 : Assassin's Apprentice (1995)
  • Traduction : Arnaud Mousnier-Lompré
  • Poche: 510 pages
  • Editeur : J'ai lu (23 décembre 2005)
  • Collection : J'ai lu Fantasy
  • ISBN-13: 978-2290352625
Quatrième de couverture
Au royaume des six Duchés, le prince Chevalerie, de la famille régnante des Loinvoyant - par tradition, le nom des seigneurs doit modeler leur caractère- décide de renoncer à son ambition de devenir roi-servant en apprenant l'existence de Fitz, son fils illégitime. Le jeune bâtard grandit à Castelcerf, sous l'égide du maître d'écurie Burrich. Mais le roi Subtil impose bientôt que Fitz reçoive, malgré sa condition, une éducation princière. L' enfant découvrira vite que le véritable dessein du monarque est autre : faire de lui un assassin royal. Et tandis que les attaques des pirates rouges mettent en péril la contrée, Fitz va constater à chaque instant que sa vie ne tient qu'à un fil : celui de sa lame...

Un extrait

Une main lourde sur mon épaule, il me fît faire demi-tour vers la porte. J’obéis un peu à contrecœur, car il faisait bon et clair dans la pièce. Mes pieds glacés avaient commencé à me picoter et je savais qu’en restant encore je parviendrais à me réchauffer tout à fait. Mais la main inexorable du garde me fit quitter le bureau tiède pour la glaciale pénombre des couloirs lugubres.
Ils me parurent encore plus sombres et interminables tandis que je m’efforçais de suivre les grandes enjambées du garde. Une plainte m’échappa peut-être, à moins qu’il ne se fût lassé de ma lenteur ; toujours est-il qu’il se retourna brusquement, m’attrapa et me hissa sur son épaule aussi négligemment que si je ne pesais rien. « T’es un petit lambin, toi », observa-t-il sans rancœur, et il me porta ainsi le long des couloirs qui tournaient, montaient, descendaient, jusqu’à ce que nous arrivions enfin dans une vaste cuisine baignée d’une lumière jaune.
Là, une demi-douzaine de gardes mangeaient et buvaient, assis à une grande table balafrée d’entailles, devant une flambée deux fois plus fournie que celle du bureau. La salle sentait la nourriture, la bière et la sueur, les vêtements de laine humide, le bois et la graisse brûlés. Tonneaux et tonnelets s’alignaient contre un mur et les blocs obscurs des quartiers de viande fumée pendaient aux poutres. Quelqu’un retira une broche du feu et le morceau de venaison goutta sur les pierres de l’âtre. Mon estomac s’agrippa soudain à mes côtes quand je sentis ce fumet somptueux. Jason me déposa sans douceur sur le coin de table le plus proche de la cheminée, en repoussant le coude d’un homme au visage dissimulé derrière une chope.
« Tiens, Burrich, dit Jason sur le ton de la conversation. À toi de t’occuper du mioche. » Et il me tourna le dos. Je le regardai avec intérêt arracher un bout de pain gros comme son poing d’une miche brun foncé, puis tirer de sa ceinture un coutelas pour couper un coin de fromage dans une roue. Il me fourra le tout dans les mains, puis il s’approcha du feu et entreprit d’enlever du quartier de venaison une portion de viande digne d’un adulte. Sans perdre de temps, je m’attaquai au pain et au fromage. À côté de moi, le nommé Burrich posa sa chope et lança vers Jason un regard dépourvu de bienveillance.
« Qu’est-ce que c’est que ça ? » demanda-t-il, avec une inflexion qui me rappela tout à fait l’homme du bureau. Comme lui, il avait les cheveux noirs et indisciplinés, mais son visage était étroit et anguleux, de la couleur tannée que donnent de fréquents séjours au grand air. Il avait les yeux plus marron que noirs et les doigts longs et habiles. Il sentait le cheval, le chien, le sang et le cuir.
« C’est à toi de le surveiller, Burrich. Ordre du prince Vérité.
- Pourquoi ?
- T’es un homme à Chevalerie, non ? Tu t’occupes de son cheval, de ses chiens et de ses faucons ?
- Et alors ?
- Alors tu t’occupes de son bâtard jusqu’à ce que Chevalerie revienne et le prenne en main. »

Mon avis

Malgré un tout début hésitant - je n'avais pas compris que Chevalerie était un prénom- je me suis jetée dans cette lecture, puis passée le milieu du livre, je n'ai plus su m'arrêter. Il m'a fallu beaucoup de force mentale pour ne pas commencer le tome 2 de suite. 

Le style de l'auteur est limpide, précis, et toujours soigné. Les descriptions sont détaillées, sans être lourdes, les dialogues suffisants sans être trop nombreux... Il me semble que l'auteur a su trouver le juste milieu pour équilibrer son style, ce qui fait que le lecteur n'a aucun mal à poursuivre sa lecture, par contre, cela devient problématique quand le lecteur à prévu d'autres activités ^^.

L'histoire est très plaisante. Elle est écrite à la première personne du singulier, si bien que l'on a l'impression d'écouter notre héros raconter son histoire. Si bien qu'il s'installe entre lui et le lecteur une relation de connivence . On découvre dans ce premier tome l'arrivée de Fitz au château et son apprentissage de la vie. Durant ces presque dix années, on va suivre notre "bâtard", sourire quand il est en veine, pleurer quand il échoue, mais toujours poursuivre notre lecture...

L'action est présente, même s'il ne s'agit d'une succession de petits événements qui marquent la vie de Fitz, tantôt une longue course contre la montre, tantôt un différent avec un professeur, tout cela sur un fond d'agitation politique dû aux attaques incessantes des pirates rouges. Il s'agit bien sûr d'un premier tome a d'abord pour but de mettre en place les multiples personnages dans un univers très complet.

Les personnages sont un atout majeur de ce livre. D'abord parce que l'auteur les montre avec leurs forces, mais aussi avec leurs faiblesses, et dieu sait qu'ils en ont ! On aime Fitz et ses relations si difficiles avec les humains et pourtant si faciles avec les animaux. On aime Burrich pour sa loyauté envers l'ancien prince-servant, pour son amour du travail bien fait mais aussi pour ses petits travers. On aime Umbre pour son côté secret mais aussi pour son irrégularité avec Fitz. Il a aussi Patience et  Molly et .-je m'arrête sinon je vais tout vous raconter- ... Et il en va de même pour les méchants de l'histoire sauf qu'eux on les déteste ! En tous les cas, on ne peut rester indifférents devant tous ces multiples personnages si complets.

En conclusion, ce premier tome est un livre passionnant qui plante le décor et les personnages pour 12 autres tomes qui je l'espère seront aussi bien écrits que celui-ci.

Ce livre compte pour mon big-challenge Livraddict et pour mon baby-challenge Fantasy m'amenant respectivement à 19/40 et 11/20.

4 commentaires:

  1. Ce livre m'a emporté, envoûté et j'ai fait l'acquisition des suivants, même si a ce jour, je n'ai pas eu le temps de les ouvrir... J'ai par contre moins aimé les aventuriers de la mer.

    Biz

    RépondreSupprimer
  2. Je vais me lancer dans le 2ème tome assez vite. Je ne pourrais pas tenir longtemps sans vouloir connaître la suite ;)

    RépondreSupprimer
  3. J'ai adoré cette saga ! Un peu long à se mettre en place peut-être ... mais c'est tellement bien comme série ^^

    RépondreSupprimer
  4. J’ai commencé le 2ème hier ! Bonne lecture !

    RépondreSupprimer